Test de MADiSON : Un rituel sanglant

Dernièrement, j’ai testé beaucoup de jeux d’horreur.  MADiSON est le troisième que je teste en trois semaines.  Je ne m’en lasse pas pour autant puisque chaque jeu est différent.  Comment celui-ci se démarque-t-il ?  Découvrons le tout ensemble.

  • Date de sortie : 8 juillet 2022
  • Style : Horreur Psychologique
  • Classement ESRB / PEGI : ESRB M / PEGI 18
  • Développeur : Bloodious Games
  • Éditeur : Perp Games
  • Langue d’exploitation : Sous-titré en français
  • Disponible sur PC, PS5, PS4, Xbox One, Series X|S et Nintendo Switch
  • Testé sur PS5
  • Prix lors du test : 45,99$ CAD / 35,99 €
  • Site officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

Histoire de MADiSON

MADiSON démarre sur les chapeaux de roue alors que l’on se réveille dans le salon de la maison familiale.  Il y a des traces de sang un peu partout et on entend cogner à la porte.  Il s’agit de notre père qui ne comprend pas ce que nous venons de faire et tente d’entrer par tous les moyens.

Puisque nous ne comprenons pas ce qui nous arrive, nous tentons de fuir.  Nous découvrons par le fait même une boîte contenant deux photos horribles.  Il s’agit d’une jambe et d’un bras sectionnés.  Luca (le protagoniste) habitant dans une maison bigénérationnelle, il fuit par l’entre-mur pour finir chez son grand-père.

La maison de son grand-père contient bien évidemment de multiples portes verrouillées et passages cachés.  Le jeu se déroulera d’ailleurs entièrement dans cette maison. 

Par contre, la configuration changera plusieurs fois et certaines pièces amèneront Luca à des endroits impossibles à atteindre par cette maison.  Par un passage dans le grenier, il sera possible de rejoindre une cathédrale.  En passant entre les murs dans le sous-sol, on débouchera dans le sous-sol d’une meurtrière en série. Est-ce dans la tête de Luca?

Victime d’un cas de possession

À mesure que nous progressons, nous allons découvrir assez rapidement que le père de Luca le croyait possédé par un démon.  Ce démon tenterait de finaliser un rituel qu’il a débuté quelques années auparavant alors qu’une tueuse en série nommée Madison tuait et démembrait des personnes.

D’ailleurs, je n’en dirai pas plus, car l’histoire est un point fort surtout si vous aimez les cas de possession.

Une progression difficile à suivre

Les énigmes du jeu sont pour la plupart très intéressantes. J’ai eu beaucoup de plaisir à tenter de trouver les combinaisons ou les clés pour progresser.  D’ailleurs, les énigmes contenant des combinaisons sont générées aléatoirement.  Ça ne sera jamais la même réponse.  Ça ajoute de la rejouabilité.

J’ai dit pour la plupart plus haut, car alors que l’on trouve des portes verrouillées, cadenas à combinaison ainsi que des passages secrets, ce n’est pas tout. Malheureusement, il m’est arrivé de tourner en rond pendant 45 minutes, car après avoir effectué une action quelque conque, le jeu avait ouvert une porte auparavant verrouillée.  Rien ne laissait présager que les deux actions étaient reliées.  Un bon exemple est de devoir écouter une cassette audio pour débloquer la progression dans la maison.

Pour tenter d’aider notre progression, Luca aura des visions à quelques occasions.  Il dessinera dans un carnet cette vision.  Il peut s’agir d’une porte, d’une lumière, etc.

Le tout n’aidera cependant pas quand la chose à effectuer a été ajoutée dans une pièce où vous êtes déjà allé.  Heureusement, cela n’arrive pas trop souvent, mais on sent une fausse latitude.  Alors qu’il y a beaucoup à faire, la majorité des énigmes ne peuvent être résolues avant que le jeu le décide.  MADiSON nous dicte où aller.  On peut voir là-dedans que le démon veut que Luca suivre un chemin précis, mais en tant que joueur, ça peut devenir frustrant.

Un appareil-photo possédé

Décidément, les appareils-photo sont un bon vecteur pour les évènements surnaturels.  Alors que Fobia permettait de voyager entre deux époques, MADiSON gère le tout différemment.

Vous aurez en votre possession un Polaroïd qui déclenchera certains évènements surnaturels si vous photographiez le bon élément.  Il permettra également de voir certains détails cachés aux yeux de Luca (des notes sur les murs, des portes cachées, etc.).  Sachant qu’il s’agit d’un Polaroïd qui imprime la photo et dont nous devons secouer celle-ci pour faire apparaître l’image, c’est un bon ajout de stress.  Il peut arriver que la photo brûle dans vos mains lorsque vous la séchez.  Un démon n’est pas loin dans ce cas.

Heureusement pour vous aider (si vous ne jouez pas en mode difficile), il y a des photos vierges à certains endroits.  Ces clichés indiquent qu’il y a un élément à photographier pour générer un élément surnaturel.  À prendre en considération, il n’y a aucun combat dans le jeu.  Vers la fin du jeu, il y a bien certaines confrontations, mais vous ne pouvez pas vous défendre.  La seule façon de se sauver est d’aveugler votre poursuivant avec le flash de l’appareil-photo.

Un éclairage en deux teintes

Un des points qui m’a irrité dans le jeu est la gestion de l’éclairage.  Autant celui-ci est bien utilisé avec ses lumières qui clignotent et pour l’ambiance en général, le jeu est très sombre à un point que l’on oublie d’aller à certains endroits.  C’est étrange à écrire, mais les noirs sont trop noirs.  On dirait que la lumière ne rebondit pas suffisamment.  Puisque nous n’avons accès à aucune lampe de poche, il m’est arrivé plus d’une fois de foncer vers le noir et de voir le mur au dernier instant. 

Il y a bien le flash de l’appareil-photo, mais le fait de ne voir aucune délimitation dans le noir est assez difficile pour s’orienter.  Quelques sections d’ailleurs sont très sombres et dans des zones ressemblant à des labyrinthes, il n’y a pas grand points de repère.  Pendant un certain moment dans le jeu, nous aurons un briquet.  Ce briquet ne va servir que pour traverser un tunnel souterrain où l’on ne voit absolument rien (et où vous tournerez en rond souvent).  Par la suite, on le perd.

Quelques incongruités et un énorme bogue

MADiSON est inconstant sur sa logique.  On connait tous la logique des jeux vidéo qui nous empêchent parfois de franchir un obstacle qui s’enjambe facilement.  Ce n’est pas plaisant, mais quand c’est constant, on apprend la logique du jeu.

Dans MADiSON, il est impossible d’enjamber une palette ou de franchir un tas de gravats.  Par contre, il est possible de se glisser dans certains entre-murs et espaces étroits.  Il est difficile de savoir ce que Luca peut faire, car il se force quand ça lui tente.

Je parlais un peu plus haut d’une section dans un tunnel souterrain.  Cette section est un exemple de certaines longueurs qui ponctuent le jeu.  Se promener 5-10 minutes dans le noir sans pouvoir s’orienter et savoir si l’on progresse n’est pas l’expérience la plus palpitante.

J’ai testé le jeu sur PlayStation 5 de mon côté et cette version contient un énorme bogue.  Lorsque l’on termine le jeu, on tombe sur un écran noir et on ne peut plus rien faire.  On doit fermer le jeu et le rouvrir.  Lorsque j’ai rechargé ma partie indiquant une progression de 96%, j’ai été remis au début du jeu.  Il est impossible de finir « proprement » le jeu et c’est très dommage.  Le problème semble isolé sur PlayStation.  Espérons que ce sera corrigé prochainement.

Côté technique

Je ne reviendrai pas entièrement sur l’éclairage, mais comme mentionné plus haut, le jeu est beaucoup trop sombre par moment.  Les détails de la maison sont excellents et c’est dommage que l’on ne puisse pas voir le tout entièrement.

Du côté sonore, MADiSON tente de vous faire des jump-scares très souvent.  Vous entendrez des bruits comme des portes qui ouvrent, des pas, des grincements et plus.  Le jeu déclenche d’ailleurs un bruit fort lorsqu’un évènement surnaturel se produit ce qui accentue l’effet de peur.

Au début du jeu, je trouvais le doubleur du protagoniste vraiment excellent.  Il semblait sur le bord des larmes pendant que son père frappait dans la porte.  Six heures de jeu plus tard, il est encore sur le bord des larmes à chaque réplique.  Ça devient un peu lassant à la longue.

Verdict

J’ai bien aimé MADiSON.  Malgré certaines frustrations dues à l’éclairage et à certaines portions du jeu, celui-ci est très réussi.  L’histoire que l’on découvre à travers des coupures de journaux, des cassettes audios ou des flashbacks est captivante.  Pour ma part, je voulais continuer pour savoir la suite de l’histoire même si j’étais bloqué depuis une heure.  Les énigmes générées à chaque nouvelle partie obligent à bien comprendre la solution si l’on veut refaire le jeu.  Si les développeurs corrigent les problèmes techniques et le gros bogue sur PlayStation, MADiSON sera un incontournable en matière d’horreur psychologique. Ma note ne prend pas en considération ce bogue.

Test de MADiSON : Un rituel sanglant
On aime
L'histoire
L'ambiance
Des énigmes renouvelées à chaque partie
La diversité des énigmes
On aime moins
Jeu très sombre
Quelques longueurs
La logique inconstante
Énorme bogue sur PlayStation empêchant de terminer "proprement" le jeu
7.5
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