Devil Jam

[Aperçu] Devil Jam : quand le metal mène en enfer

Il y a des concepts qui réussissent à nous intriguer simplement en lisant une description. C’est un peu ce que souhaite faire Devil Jam. Une expérience dans lequel on incarne un musicien raté embarqué en enfer pour y mener un « concert » infernal en jouant avec des hordes de démons en face. Le jeu n’a pas encore de date de sortie officielle, mais nous avons eu l’occasion d’y jouer pour vous livrer nos premières impressions. D’ailleurs, une démo est aussi disponible dans le cadre du Steam Neo Fest.

Un pacte qui vire au cauchemar musical

Musicien sur le déclin, vous êtes à la croisée des chemins lorsqu’une personne encapuchonnée s’approche de vous et vous demande votre guitare. Alors que l’individu l’accorde, il vous demande si vous souhaitez toujours participer à un concert et vous tend un contrat. Au moment où vous le signez, vous êtes entraîné en enfer, car la silhouette encapuchonnée n’était autre que le Diable en personne, et vous venez d’accepter de jouer pour lui. Voilà les prémices de Devil Jam. Le ton est volontairement exagéré, entre références bibliques détournées, des dialogues absurdes totalement assumés. Le jeu se permet même quelques moments d’autodérision qui fonctionnent plutôt bien. Ça ne se prend jamais trop au sérieux, et pourtant, l’univers fait du sens. Chaque niveau explore une esthétique infernale différente avec une direction artistique cohérente et, surtout, une forte identité visuelle.

Devil Jam

La direction artistique inspirée de Devil Jam

D’ailleurs, il n’y a pas de doute que la direction artistique de Devil Jam va permettre au titre de se démarquer de la concurrence plutôt nombreuses sur ce genre. L’expérience est une vraie déclaration d’amour au métal, au sens large. Chaque environnement est une explosion de symboles occultes, de néons rouges, de flammes stylisées et de créatures infernales qui semblent tout droit sorties d’un vidéoclip. Le style cartoon gothique fonctionne à merveille. Les ennemis, quant à eux, sont caricaturaux, grotesques, mais toujours lisibles, avec des silhouettes claires et des animations bien pensées. Du côté sonore, la bande-son est tout à fait cohérente. Chaque morceau est conçu pour être jouable, mais aussi pour être mémorable. On comprend rapidement que le studio a souhaité rendre hommage au métal et à ce style musical extrêmement populaire. Le tout permet immédiatement au jeu de devenir engageant.

Devil Jam

Une jouabilité riche et exigeante

Devil Jam reprend le concept d’un Vampire Survivors. Cependant, le titre propose sa propre version directement en lien avec la musique. Nos attaques peuvent s’enchaîner au rythme de la musique pour infliger plus de dégâts, déclencher des combos, ou activer des pouvoirs spéciaux. Chaque chanson a son tempo, ses moments de rupture, ses transitions inattendues. Même si l’expérience est accessible, il faut un certain temps d’adaptation pour exceller. D’ailleurs, nos améliorations peuvent aussi avoir des bonus selon leur position sur une grille ressemblant à un manche de guitare. On doit, donc, bien choisir nos pouvoirs et leurs emplacements pour s’assurer de survivre le plus longtemps possible. Au total, nous disposons de 12 emplacements afin de varier au maximum nos combos.

Devil Jam

Pour le reste, on y retrouve une structure roguelite classique, mais efficace. Notre essai ne nous a pas permis, cependant, de constater quelles seront les améliorations permanentes possibles au fur et à mesure de nos parties. Sans oublier que le jeu demeure en développement et qu’il y a encore quelques problèmes de synchronisation entre la musique et nos attaques. Certaines armes manquent également de lisibilité alors que le retour visuel et sonore manque encore de peaufinage. Néanmoins, il s’agit d’éléments pouvant être améliorés dans le futur par le studio Rogueside.

L’ambition et le potentiel

Il est clair que notre essai ne permet pas de se rendre compte de tout ce que Devil Jam pourra offrir à sa sortie officielle. Néanmoins, on peut apercevoir le vrai potentiel narratif. Certains dialogues laissent entrevoir des pistes intéressantes comme une rivalité entre les musiciens damnés, des enjeux moraux dans les pactes proposés entre chaque niveau, et une satire du monde de la musique qui pourrait devenir plus mordante à mesure que le jeu s’étoffe. S’il parvient à développer cette facette sans perdre de vue son identité rythmique, le titre pourrait bien sortir du carcan de la simple copie d’un genre saturé.

Devil Jam : un solo de guitare vers les enfers

Sans rien attendre particulièrement, Devil Jam a réussi à me rendre accro comme les autres expériences du genre. Le titre développé par Rogueside a devant lui une très bonne base. On y retrouve une bande sonore originale et marquante, une jouabilité accessible, mais profonde ainsi que des dialogues laissant entrevoir le futur possible. Le potentiel est clairement là et les amateurs à la recherche d’une expérience mélangeant plusieurs genres avec une direction artistique unique peuvent surveiller de près ce projet.