Test d’Horizon Forbidden West Complete Edition : Un peu de nuance

Il n’aura fallu qu’un an pour faire mentir Guerilla Games. Horizon Forbidden West et son DLC (Burning Shores) sont bels et bien tous les deux sur PC en version complète. Avec un tout nouveau territoire à explorer, la deuxième aventure d’Aloy, l’héroïne de la série, espère raviver la magie sentie lors du premier. Si notre critique sur PS5 était élogieuse, on aimerait profiter de cette « seconde » sortie pour apporter quelques nuances sur ce périple à l’Ouest.

Fiche Technique d’Horizon Forbidden West (PC)

  • Date de sortie : 21 Mars 2024
  • Style : Action-Aventure
  • Classement ESRB / PEGI ESRB T/ PEGI 16
  • Développeur : Guerilla Games, Nixxes Software
  • Éditeur : PlayStation PC LLC
  • Langue d’exploitation : Offert en français
  • Disponible sur PS5 et PC
  • Testé sur PC
  • Prix lors du test : 79,99$ CAD / 59,99 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

La fin du monde qui n’en finit plus de finir

Forbidden West est une suite directe. Les premiers instants non jouables du jeu servent, non seulement, à initier les néophytes au monde d’Horizon à l’aide d’un condensé des événements du précédent opus, mais également à introduire la quête de notre protagoniste. Le monde naturel est affligé d’un fléau destructeur et mourra si personne n’intervient.

Pour ce faire, Aloy doit retrouver une copie de GAIA, l’intelligence artificielle responsable de la restauration de la planète, et la réactiver. Le voyage de l’héroïne lui permettra de faire équipe avec des visages familiers, tels que Varl et Sylen (RIP Lance Reddick), mais également d’en introduire d’autres en l’emmenant dans de toutes nouvelles contrées.

Crédit image : Guerilla Games

L’univers d’Horizon a beaucoup de place pour grandir. L’arrivée de philosophies et de modes de vie jusqu’ici inexplorés ajoute à la crédibilité du monde. L’ajout d’une panoplie d’antagonistes, absents du premier, permet également aux développeurs de mener la trame narrative dans des directions parfois surprenantes.

Tout en comprenant l’urgence et la responsabilité qui pèse sur Aloy, l’héroïne est souvent abrasive, voire condescendante, et ce, même avec ses plus fidèles alliés. Par conséquent, il est difficile, parfois, de se rattacher à sa cause ou encore d’être empathique. Une certaine dissonance ludonarrative absente du premier s’installe, mais ne perdure jamais bien longtemps.

Désormais dépourvu des grandes révélations du premier, Guerilla Games n’arrive pas à recapturer pleinement la magie de Zero Dawn. Un sentiment de déjà vu s’installe chez le joueur et l’exploration des environnements devient, malheureusement, assez répétitive tant dans ses activités que par les rencontres avec les tribus et autres créatures. La quête de l’ancien savoir qui motivait si bien les joueurs et la protagoniste n’est plus.

Crédit image : Guerilla Games

Si ce n’est pas brisé…

On retrouve donc un gameplay très similaire à celui du premier. On explore un monde ouvert, en complétant des quêtes, afin de débloquer un outil qui nous permettra de progresser tant sur les plans de la trame narrative que les capacités de notre personnage. Malheureusement, ces outils se contentent d’agir en tant que simple clé et n’apportent pratiquement rien au reste de l’aventure.

Les gameplay de combat, d’infiltration et d’exploration des environnements demeurent les pierres angulaires du jeu. Si la transition entre les mouvements d’Aloy a été revampée avec brio, le combat est beaucoup plus chaotique que par le passé. Voir frustrant, par moment.

Forbidden West est à son meilleur lorsqu’on affronte l’un des gigantesques dinosaures robotiques. Or, beaucoup des nouvelles créatures tirent plutôt leur inspiration d’animaux contemporains, sans pour autant évoquer la crainte révérencielle ressentie lors du premier opus. On apprécie l’exploitation des points faibles des ennemis et la nature systémique entre les différentes composantes et l’arsenal d’Aloy, mais les attaques des ennemis semblent trop aléatoires et injustes alors qu’elles proviennent hors du champ de la caméra. Le temps de récupération de la protagoniste nuit également à notre réactivité suite à un impact.

Au final, on se retrouve à surutiliser notre habileté à ralentir le temps. Du début à la fin. Sans pour autant revoir nos tactiques ou encore utiliser nos nouveaux outils de manière intéressante.

Crédit image : Guerilla Games

Plus poli et plus joli

Techniquement, le jeu est phénoménal pour un monde ouvert. Les temps de chargements sont excellents et le rendu des environnements est superbe, et ce, même sans posséder une machine dernier cri. Cela dit, le choix des couleurs et la quantité faramineuse de détails de certains lieux posent énormément de problèmes dans la compréhension de l’environnement et de l’action.

Par exemple, la rousseur caractéristique de notre protagoniste juxtaposé sur l’orangé des falaises, des constructions et du sol fait en sorte qu’il est difficile de lire, en un instant, l’action dans la première région. Même problème dans l’identification des objets permettant les différentes interactions. Ou encore lorsque vient le temps de savoir quelle surface peut être escaladée ou non.

Crédit image : Guerilla Games

À ce sujet, l’utilisation du focus permet de mettre en évidence les différents éléments interactifs du jeu. Il est, par contre, dommage que l’on doive juxtaposer des éléments d’interfaces sur l’environnement afin de jouer adéquatement au jeu. Une meilleure définition des ingrédients gameplay aurait été nécessaire. Quitte à ce que certains détails tape-à-l’œil soient mis de côté.  

Il n’en demeure pas moins que l’amélioration des animations est particulièrement la bienvenue. Les personnages sont beaucoup plus travaillés que dans le premier et les échanges, supportés par des dialogues bien écrits et des performances d’acteurs adéquates, réussissent à faire oublier les regards vides et mouvements robotiques du précédent. Les nombreuses subtilités et micromouvements des visages, en d’autres mots, résultent en une meilleure communication des émotions, de leur intensité et des intentions des personnages.

Crédit image : Guerilla Games

Verdict de Horizon Forbidden West Complete Edition

Il y a un adage en design lorsqu’on travaille sur une suite. Une loi non écrite, si vous préférez. La règle va comme suit : un tiers d’ancien, un tiers de polissage et un tiers de nouveau contenu. Forbidden West y adhère pleinement.

Malheureusement, on ne pas dire que Guerilla Games a réussi son pari d’élever l’expérience du premier opus. Le combat est souvent plus frustrant, les outils de progression manquent de substantialité et les grandes révélations du premier sont absentes. Par contre, cela ne veut pas dire que le jeu ne vaut pas le détour. Tous les aspects techniques et artistiques ont été améliorés avec succès et le jeu demeure très agréable, dans son ensemble.

Que ce soit votre entrée dans l’univers d’Horizon, si vous n’aviez pas encore joué à la suite ou tout simplement si vous êtes en quête d’un monde ouvert à explorer, l’édition complète sur PC vaut le détour, mais ne révolutionne pas le genre, ni la formule. On voulait simplement vous en avertir.

Test d’Horizon Forbidden West Complete Edition : Un peu de nuance
Une technicalité à couper le souffle
Les excellents dialogues et caractérisation des personnages
Une grande panoplie d'activités
Une meilleure gestion des inventaires
Des environnements pas toujours évidents à lire ou trop similaires
Un combat trop chaotique et injuste
Des outils de progression qui manquent de substance
Les nouvelles créatures ne sont pas aussi intéressantes
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