Final Fantasy XV: nos impressions sur Épisode Duscae

Alors que certains comparses « journalistes », de la presse vidéoludique, se sont empressés de vous sortir leurs premières impressions d’une preview d’une démo d’un jeu (bien joué, vous en avez vu le bout), à laquelle ils n’ont par ailleurs joué qu’une toute petite heure, on s’est dit sur Geeks And Com’ qu’on allait essayer au maximum cette portion d’œuvre avant d’émettre un avis critique non représentatif de la qualité intrinsèque du produit final… enfin presque.

Description et quelques détails sur Final Fantasy XV

Suite à l’incapacité d’un de vos compagnons à conduire correctement, à un problème mécanique sur votre superbe berline décapotable, il vous sera impossible d’aller jusqu’à Titan, géant de pierre qui sommeille au coeur des terres incandescentes du Disque de Cauthess, tant que les réparations ne seront pas faites. Il vous faudra alors récupérer un maximum d’argent pour les effectuer, et quoi de mieux qu’une prime de monstre? Ça tombe bien, un béhémoth nommé Mortoeil sévit dans la région, et quelqu’un est prêt à dépenser beaucoup pour le voir disparaître.

C’est donc armé de votre courage, et de vos lames, que vous, Noctis, et vos comparses Ignis, Gladiolus et Prompto, partez à la chasse aux indices pour débusquer l’animal en question. Seulement, vous n’êtes pas assez puissant et ce n’est pas le seul danger auquel vous aurez à faire face: caverne remplie de Gobelins Nocturnes, plaines scrutées par les Taoties, etc. Entre un bestiaire différencié en fonction du cycle jour/nuit, ou l’armée impériale, remplie de soldats Magitech, qui viendra vous mettre des bâtons dans les roues, seule votre dextérité avec le Active Cross Combat, le système de combat de Final Fantasy XV, pourra vous aider, ainsi que vos compagnons.

Vos amis, parlons-en. Toujours prêts à vous sauver, ils pourront vous réanimer assez rapidement, en cas de points de vie à zéro, pour peu que vous ne soyez pas en conflit direct avec l’ennemi. Même si le soin en question n’est pas total, il a le mérite d’éviter assez facilement (voire trop) le Game Over. Ce qui n’empêche pas de vous prendre quelques morts faciles dans la figure, puisqu’il faudra augmenter les stats de votre personnage, Noctis étant le plus faible de tous. Tout cette expérience collectée ne sera acquise qu’en s’arrêtant dans un camp pour dormir. Vos gains seront alors comptabilisés et ajoutés à votre personnage qui augmentera d’un à plusieurs niveaux en fonction de votre score. Il y sera aussi possible de s’entraîner avec Gladiolus au combat.

Tant qu’on est sur le système de combat, il existe deux modes: un défensif, dont l’utilisation consommera vos PM, et permettant un système de contre-attaque en fonction de votre timing, et un offensif, permettant d’attaquer au coup par coup ou via un enchainement pré-programmable dans les menus. Noctis pouvant contrôler plusieurs types d’armes, l’ordre d’utilisation sera crucial. En plus de ce système, votre héros pourra recourir à l’invocation de Rumah ou l’utilisation d’un boost sous forme d’Armes Fantômes, déblocables assez loin dans la démo.

La surface jouable est assez vaste et on mettra plusieurs bonnes minutes avant de pouvoir la traversée de long en large, l’utilisation de véhicules ou de Chocobo étant totalement impossible.

Voilà en gros ce que propose Final Fantasy XV Épisode Duscae

Avis des membres de la rédaction

Alors concrètement à quoi s’attendre de ce bout d’Arlésienne, comme expliqué dans notre rétrospective, qu’on nous concocte depuis maintenant 10 ans? Plusieurs membres de la rédaction, ont bien voulu donner leur avis sur leur expérience personnelle, dont voici les quelques lignes. Vous allez pouvoir constater que, dans l’ensemble, cette démo divise la communauté, et donc cette rédaction !

Benjamin B.

Que ce soit bien clair entre vous et moi, je n’aime pas les JRPG de manière générale et notamment les Final Fantasy. C’est un enchaînement de situations clichées avec un chara-design à faire pâlir de honte les chanteurs de Visual Key (Des ersatz de Sasuke qui chantent de la pop japonaise). Et bon sang il y en marre des personnages secondaires débiles.

Alors, si vous êtes dans mon cas, ce FFXV est-il pour vous ? Eh bah bof. Bouarf. Mouais. Je ne suis pas emballé. Alors, merci Square Enix, nous avons Noctis le brun sombre et ténébreux qui est trop dark, Ignis le binoclard intello, le grand bourrin dont je ne me souviens jamais du nom et le PIRE c’est le blondinet insupportable qui est juste là pour te saouler dès les cinq premières minutes.

Alors, oui je peux pas juger du background sur une démo mais ce que je vois, c’est un copier-coller de ce que le Japon nous a servi depuis ces 30 dernières années. Mention spéciale à la mécano bonnet F en soutif apparent et mini-short moulant. Et au niveau gameplay ? Et bien c’est pas mauvais pour de l’action-RPG, hormis un système de lock mal foutu et un système d’esquive vraiment pas instinctif (aller une petite roulade quoi) la mécanique d’ordre d’utilisation des armes est très sympa et les techniques spéciales sont bien complémentaires, d’autant que la téléportation est très fun à utiliser.

Du point de vue de l’ambiance générale c’est assez perturbant de courir dans une forêt pour tuer des loups démoniaques et de tomber sur une station-service style redneck texan. Néanmoins c’est assez original pour être positif. Que dire de plus ? Les chutes de framerate ? L’IA complètement paumé ? On en attend pas moins d’une démo tant que c’est corrigé dans la version finale, de même pour les textures qui tachent et autres joyeusetés graphiques. À noter quand même certains effets de lumière bien sympatoches.

Benjamin S.

Ayant découvert la série avec Final Fantasy XII, j’attendais clairement la suite avec impatience mais Final Fantasy XIII ne m’avait pas du tout emballé car il retournait à un monde plus linéaire avec un système de tour par tour classique. De ce fait j’attendais plus Versus XIII qui devait être son opposé dans son univers et son gameplay.

C’est donc une génération de consoles plus tard que je peux enfin jouer à Versus XIII nommée maintenant Final Fantasy XV et je peux donc confirmer que c’est bien le FF que j’attends. Personnellement j’accroche toujours autant à l’univers qui mixe modernité et fantaisie, accompagnée par les musiques sublimes de Yoko Shimomura.

J’ai aussi hâte de connaître le background des personnages pour mieux les apprécier, par contre Square Enix a intérêt à intégrer les voix japonaises dans le jeu final comme sur la démo. Je commence à voir le potentiel du monde ouvert après quelques minutes de jeu: Alors que j’allais vers mes quêtes principales, mes compagnons m’interpellaient en me montrant des points d’intérêt et sûrement des quêtes annexes dans le jeu final. Ils semblent donc participer à l’exploration au lieu de nous suivre bêtement, ce que je trouve génial. Concernant les combats, ils deviennent de plus en plus jouissifs à mesure que l’on maîtrise les esquives et la gestion des armes. Néanmoins dans la démo, la magie et le menu des compagnons n’étaient pas disponible, du coup les compagnons font un peu ce qu’ils veulent mais l’intégration du menu au jeu devrait donc encore rajouter de la profondeur aux combats.

David P.

Cela fait environ 10 ans que j’attends Final Fantasy XV, à l’époque appelée Versus XIII. C’est avec une joie certaine que je me suis lancé dans cette démo. Après y avoir joué plusieurs heures, je suis plutôt satisfait, mais pas pleinement convaincu.

Le monde ouvert est relativement vaste bien qu’il ne s’agisse que d’une petite partie, il est assez bien conçu et visuellement charmant. On prend plaisir à arpenter ces vastes plaines, cette forêt, et même la route. Les quêtes secondaires sont plutôt bien intégrées, notamment par le fait que les compagnons de Noctis les lui indiquent. On réalise donc ces activités annexes de manière assez naturelle. Square Enix a, semble-t-il, trouvé la bonne formule en matière de game design de monde ouvert. En parlant des personnages vous accompagnant, leur pathfinding laisse parfois à désirer, notamment dans les endroits exigus.

En ce qui concerne les combats, je les trouve assez agréables, surtout visuellement, mais le système est encore très perfectible. Je pense notamment au verrouillage des ennemis, et à la caméra qui laissent encore à désirer. La montée en niveau des personnages se fait de manière assez intéressante puisqu’il faudra trouver un camp pour se reposer et assimiler l’expérience acquise. De plus, cette opération permet au personnage de se nourrir afin de bénéficier de bonus non négligeable à leurs réveils.

Cette démo souffre malheureusement de chutes de framerate assez importantes et gênantes. Celle-ci n’étant pas basée sur la dernière version du jeu, on peut les comprendre aisément. Pour autant, après 10 ans d’attente, on ne peut pas s’empêcher de sentir comme une pointe de déception. Ceci dit, j’ai bon espoir que ces problèmes soient réglés d’ici la sortie. En effet, le moteur graphique de cet Episode Duscae est en version 1.5, tandis que la monture définitive devrait disposer du 2.0. Pour le reste, le jeu est sublime et fait honneur à la nouvelle génération, malgré une certaine inégalité dans les textures. Mention spéciale à la petite surprise de fin de la démo qui laisse bouche bée !

Je terminerai sur la partie direction artistique que j’aime beaucoup, notamment car elle opte pour un certain parti pris “réaliste”. Les musiques sont très belles et évoluent bien au gré de nos actions. La présence des voix japonaises est une belle surprise et je compte sur leur présence lors de la sortie du jeu.

Final Fantasy XV dispose du potentiel pour être un grand opus de la série. Afin d’atteindre ce statut, les développeurs devront optimiser leur jeu, et affiner le système de combat, en plus de nous proposer une histoire marquante, en tout cas plus que celle de la trilogie FF XIII.

Samret

Étant un néophyte de la série Final Fantasy, je ne m’attendais pas à grand-chose de cette démo. Après y avoir joué, je peux mettre en avant des qualités, des ambitions mais aussi de gros défauts et manques. Ce qui est sûr, c’est que cette démo ne m’a pas forcément donné envie de jouer au jeu final. En ce qui concerne les qualités du titre, je retiens surtout deux éléments : le gameplay qui m’a plutôt plu: il n’est pas rigide, les attaques sont variées et lorsqu’elles sont bien exécutées, elles procurent un réel sentiment d’autosatisfaction.

Je trouve que Square Enix a trouvé un compromis satisfaisant entre un style action-RPG et la profondeur d’un gameplay au tour par tour. Un autre très bon point, certaines séquences de jeu nous font rêver de part leur mise en scène impressionnante accompagnée de musique épique (on pense à l’affrontement avec le béhémoth et à l’invocation de Ramuh). En revanche, j’ai été réellement déçu par l’univers qui mélange beaucoup de choses et auquel je n’adhère vraiment pas (notamment l’esthétique des personnages). Le monde est certes ouvert mais beaucoup trop vide. Bien sûr, techniquement, il a plein de soucis (chute de framerate, textures inégales…) mais je suis moins inquiet sur cet aspect là car ils ont le temps de réparer ces problèmes dans la version définitive. Bref, le potentiel est là mais cette démo est loin de m’avoir enthousiasmé pour le jeu final.

Thomas

Si vous ne l’aviez pas encore compris au travers de mes références, des différents éditos et tests présents sur le site, soyons clairs tout de suite: Je suis un grand fan de JRPG, et tout particulièrement des univers créés par les anciennes gloires qu’étaient à l’époque Square Soft, Konami, Namco et Enix. Et Final Fantasy reste ma madeleine de Proust vidéoludique dans cette catégorie. Du coup, Final Fantasy XV est un opus que j’attends depuis maintenant presque 10 longues années.

Il est très rare de ne pas voir de démo peaufinée à l’extrême lors de présentations ou de mise à disposition au public. Et pourtant c’est ce qu’a fait Square Enix avec l’Episode Duscae. On notera tout d’abord les chutes de framerate assez déroutantes et fréquentes, même si ce n’est pas non plus pénalisant. Le tearing et l’alliasing sont assez importants et peuvent donner sur certains écrans un effet de flou. Les personnages sont parfois mal animés, avec quelques situations accélérées alors que le mouvement est à vitesse normale (ce qui peut donner une situation comique, avec en fond sonore du Benny Hill). Leur IA, par ailleurs n’est pas top, avec un pathfinding peu optimisé. Et tout cela, c’est quand ce n’est pas Noctis qui s’arrête en plein milieu d’un mouvement sans que l’on comprenne pourquoi. Le système de lock lors d’un combat est peu pratique, avec une caméra pas tout à fait adapté, et qui s’éloigne facilement de l’action. Du coup, on est souvent obligé de recadrer pour comprendre la situation. Enfin, élément un peu anecdotique, mais nos avatars sont atteints de la malédiction des héros new-gen ne sachant pas nager. Pas mal de détails qui vont avoir tendance à grandement agacer le joueur.

Vous l’aurez compris, cette démo est bourrée de défauts. Sauf que justement ce n’est qu’une démo, d’un produit qui ne sortira pas avant 2016 (et encore aucune date n’a été communiquée), avec un Luminous Engine au rabais comparé à la véritable version utilisée. Car malgré tout cela, Final Fantasy XV Episode Duscae est une petite claque visuelle, à la direction artistique travaillée et plutôt impressionnante, aux effets de lumières incroyables, surtout aux passages du cycle jour/nuit, le tout dans des décors assez divers et peu remplis, mais fourmillant de détails (les défauts de la route non uniformes, les vêtements des personnages asymétriques, de vrais reflets dans l’eau, etc.). A côté de ça, le système de gain d’XP est plutôt bien pensé et inventif, avec des mécaniques de combat très bien huilées même si perfectibles, et des personnages à background et vivants qui ne font pas simple avatar vidéoludique: Vous les aimez, vous les détestez, mais à aucun moment vous n’y êtes insensible.

Concrètement, cette démo doit bien avoir en réalité 1-2 ans minimum comparés à ce que nous montre Square Enix depuis plusieurs mois et ne reflètera en rien la qualité du jeu final, du moins je l’espère. Aux développeurs maintenant d’optimiser à fond leur contenu s’ils souhaitent atteindre l’objectif de la firme nipponne: revenir parmi les meilleurs créateurs de jeu RPG. Et ne nous voilons pas la face, il y a un sacré travail pour y arriver.

Benjamin G.

Entre les JRPG et moi, c’est une belle histoire d’amour/haine. Les Final Fantasy, je les ai découverts, ado, avec FF IX (Oui, et j’ai adoré) après quoi j’ai dévoré FF VII, FF VIII puis FF VI et FF V. Final Fantasy X, je l’ai attendu comme le messie, et j’en ai apprécié chaque minute. Sauf qu’après FF X-2, que j’ai aussi aimé même si dans une moindre mesure, j’ai tout arrêté. FF XII ? Pas envie. FF XI et XIV en MMO ? Pas mon truc. C’est presque par hasard que j’ai lancé FF XIII avant d’arrêter après 15h de jeu face à la niaiserie absolue qui s’en dégageait. C’est là que j’ai compris : J’étais devenu allergique aux JRPG. Les héros conçus par Nomura, les filles à cheveux roses innocentes et pourtant hyper sexualisées, les méchants très méchants à cheveux blancs, je n’en peux plus. J’ai probablement vieilli et surtout j’ai découvert les RPG occidentaux : Les Mass Effect, les Elder Scrolls, les Witchers, etc.

Tout ça pour vous dire que FF XV, j’en avais rien à cirer. J’avais même oublié jusqu’à l’existence du projet Versus XIII. Pourtant, quand Square Enix a ressuscité la chose avec ses graphismes alléchants et la volonté de proposer un nouveau gameplay, ça a titillé ma curiosité et j’ai eu envie de redonner sa chance à une série qui avait fait vibrer le jeu « moi ».

Premier constat, Nomura est toujours à la barre niveau character design. Mauvais point. Les personnages habillés tout en cuir noir, coiffés comme des stars de J-Pop (Un mulet bon sang !), et puant la « classe japonaise », c’est vraiment plus ma tasse de thé. En plus d’avoir des têtes à claques, ils regroupent déjà tous les clichés possibles de la bande de pote (la brute et son mulet, le petit blond insupportable, l’intello à lunette et le héros ténébreux…). Espérons que d’autres héros viennent relever le niveau, mais je suis pessimiste…

Graphiquement, on peut déjà dire que le moteur n’est pas encore au point. La démo est ponctuée de grosses chutes de framerate, de scintillement pendant certaines cinématiques, l’eau est franchement bof, et la végétation est assez triste (on la traverse… littéralement). Clairement, Square Enix a encore BEAUCOUP de travail. Malgré tout cela, ça peut paraitre contradictoire mais ce que j’ai vu m’a plu. On a envie de croire que ces grandes et belles plaines pourraient être finalement pleines de vie (elles sont actuellement assez vides…). Le cycle jour/nuit, l’autoroute et sa station essence, la plaine à perte de vu: Tout cela respire le road trip, l’aventure entre copains, l’envie de voir ce qu’il y a de l’autre côté de la colline. Le moteur est peut-être encore balbutiant, mais j’ai aimé l’esprit qu’ils veulent insuffler à leur jeu. Mention spéciale pour l’animation des personnages (et des ennemis) qui malgré quelques foirages m’a tout de même impressionnée.

Enfin il y a le gameplay. C’est peut-être là que j’ai été le plus agréablement surpris : C’est dynamique, et surtout c’est plaisant à jouer même si on fait un peu tout le temps les mêmes enchainements et que c’est un peu le bordel. Si on passera sur l’IA qui semble un peu aux fraises pour le moment, et sur l’absurdité absolue de la petite tape dans le dos qui te ressuscite, le challenge est assez relevé, on maitrise assez rapidement les quelques attaques et l’aspect grisant des combats est réel. On est loin du JRPG au tour par tour et c’est tant mieux. Manque plus qu’une véritable caméra et une roulade d’esquive, et on sera bon.

Bref, ce que j’ai vu m’a autant plus qu’inquiété. Les vieux clichés que je déteste sont toujours là (Mon dieu mais la mécanicienne quoi…) et le moteur graphique est encore loin d’être terminé, mais j’ai accroché à l’influence américaine midwest et au gameplay plus nerveux. Si je n’ai aucun espoir sur les clichés japonais, j’ai la faiblesse de croire que le moteur sera au point à la sortie du jeu et que les environnements seront plus beaux et plus vivants. Si c’est effectivement le cas, alors il se pourrait bien que je me surprennes à apprécier un JRPG pour la première fois depuis des années. Et croyez-moi, j’ai envie.

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