Rechargement de la carte OPUS à la maison : entrevue avec Amélie Régis, Société de transport de Montréal (STM)

Rechargement Carte Opus En Ligne

La Société de transport de Montréal (STM) annonçait hier que les usagers peuvent maintenant recharger leur carte OPUS directement depuis leur ordinateur via Internet et un lecteur USB en vente. L’information a suscité beaucoup de réactions en ligne et nous avons décidé de discuter avec Amélie Régis, Conseillère corporative – Affaires Publiques à la STM afin d’en savoir un peu plus sur les raisons de ce choix par l’entreprise ainsi que son fonctionnement.

Geeks and Com’ : Pourquoi proposer au client de recharger sa carte à la maison ? 

Amélie Régis : Pour simplifier la vie du client en lui permettant de recharger sa carte ou de consulter son contenu en tout temps à partir d’un ordinateur dans le confort de son foyer. C’est donc nettement plus pratique, en plus de lui permettre de gagner du temps en évitant les files d’attente ou de se rendre à un point de service. Également, certains clients doivent charger les cartes de leurs enfants, parfois même avec des titres de différentes sociétés de transport, ce qui rend la tâche d’autant plus complexe.

Pourquoi autant d’années de développement avant ce lancement ? Il y a eu deux phases Bêta en 2011 et 2014 notamment… 

Comme dans tout projet impliquant un développement technologique, nous avons rencontré quelques embuches en cours de route qui étaient indispensables de régler avant de rendre cette solution disponible à la clientèle. Aussi, de nombreux tests ont été nécessaires afin de s’assurer de la sécurité des données et des transactions. De plus, comme ce projet a été réalisé de concert avec les 19 sociétés de transport partenaires du système OPUS, plusieurs discussions et négociations ont été nécessaires afin de nous assurer que la solution répondait aux besoins de tous et cadrait avec la réalité de chacun.

Passage Carte Opus - Bus STM - MontrealPourquoi un matériel spécifique est-il nécessaire ? 

Le système OPUS fonctionne de telle sorte qu’une écriture doit être effectuée directement sur la puce de la carte OPUS pour y charger le titre. Ceci permet d’utiliser la carte immédiatement après la transaction. Sans cette écriture directe faite avec un lecteur, le client devrait attendre quelques jours avant de pouvoir utiliser son titre.

Nous savons que nos clients sont souvent à la dernière minute. Ainsi, grâce au lecteur qui écrit directement sur la carte, le client pourra, par exemple, charger son titre de la maison et monter dans le bus immédiatement après.

À quoi vous attendez-vous en terme d’adoption ? Vous attendez-vous à des changements des habitudes de consommation des titres de transport ? 

Nous n’avons pas d’objectif défini, mais nous évaluons que certains clients pourraient être plus enclins à utiliser ce service, comme les familles et les personnes à mobilité réduite. Cette solution sera aussi particulièrement intéressante pour les clients qui prennent le bus où, contrairement au métro, il est impossible d’acheter un titre ,  à l’exception du passage unitaire payé comptant avec la monnaie exacte. Ces clients doivent donc planifier un déplacement à l’un de nos points de service.

Vous attendiez-vous à la réaction sur Twitter ? 

Nous savions que nous aurions certaines critiques par rapport à ce service, mais nous n’avions pas prévu cette réaction.

Pourquoi ne pas avoir fait le choix du rechargement par le téléphone via le NFC ? Quels sont les développements auxquels on peut s’attendre par la suite ?

Pour la STM, OPUS en ligne n’est que la première étape en matière de recharge à distance. Par exemple, nous sommes présentement en recherche et développement sur une solution NFC pour une application sur téléphone intelligent. Une telle solution NFC pourra venir se greffer à OPUS en ligne qui servira de base. OPUS en ligne est donc appelé à évoluer. Mais bien que les organismes de transport à travers le monde s’y intéressent, les solutions NFC en billettique mobile demeurent à l’heure actuelle très embryonnaires.

Bien que certaines sociétés de transport disent offrir de telles solutions, ces dernières fonctionnent généralement par codes QR donc en marge du système de billettique. Le passage du client requiert alors une validation visuelle par un employé, ce qui accentue grandement les risques de fraude. Pour la STM, il n’était pas envisageable de faire un tel compromis, mais nous n’avons pas pour autant rejeté l’idée d’offrir éventuellement une solution mobile à notre clientèle.  À cet effet, il nous apparaît évident que la technologie émergente du NFC s’avère très prometteuse puisqu’elle pourrait s’intégrer au système OPUS.

Par ailleurs, il est important de souligner qu’à l’heure actuelle, une solution mobile ne répondrait pas aux besoins de tous les clients puisque ces derniers ne possèdent pas tous un téléphone intelligent.

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