Harold Halibut

Test de Harold Halibut : à l’écoute des autres

Ça fait un bon moment que j’ai le jeu Harold Halibut à l’œil. Il y a quelques années, dans un certain kiosque Xbox, le style visuel particulier captait l’attention de tous. Le mélange de stop-motion avec les petits personnages faits en argile est vraiment particulier et requiert clairement beaucoup de patience. Ça témoignait, d’ores et déjà, de la passion des développeurs pour leur projet de jeu vidéo. Ce que je n’attendais pas du tout cependant, c’est à quel point la narration allait aussi me surprendre.

Fiche Technique d’Harold Halibut

  • Date de sortie : 16 avril 2024
  • Style : Jeu d’aventure
  • Classement ESRB / PEGI : À confirmer
  • Développeur : Slow Bros.
  • Éditeur :  Slow Bros.
  • Langue d’exploitation :  Voix anglaises et sous-titres en français
  • Disponible sur PC, Xbox (via Game Pass) et PlayStation 5
  • Testé sur PlayStation 5
  • Prix lors du test : 44,99$ CA / 34,99 € 
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Un long voyage

Anticipant un trop gros danger pour l’humanité à l’aube d’une Guerre froide, un énorme vaisseau spatial et une petite colonie quitte la Terre. Après un voyage de 250 ans à la recherche d’une nouvelle maison, le véhicule s’échoue dans les fonds marins d’une planète inconnue. Heureusement, avec l’ingéniosité des personnages, les habitants réussissent à survivre et se font une petite vie dans leur nouvelle réalité.

Évidemment, comme le voyage a été très long, ceux qui restent n’ont de souvenirs que les écrits et les histoires transmises d’une génération à l’autre de leur mère patrie. La communauté est tissée assez serrée, mais il faudrait trouver une façon de se tirer de cette situation précaire avant de manquer d’énergie.

Le joueur incarne Harold Halibut, l’assistant de la scientifique en chef du vaisseau, Jeanne Mareaux. Elle le garde particulièrement occupé avec différentes tâches comme de nettoyer le filtre du FÉDORA I, effacer les graffitis et faire des commissions. En fait, on peut dire que le vaisseau au complet ne ménage pas Harold. Notre protagoniste est constamment en train de répondre à leurs demandes. On comprend rapidement qu’il n’a pas beaucoup de temps pour lui-même et que certains l’infantilisent presque.

Jusqu’au jour où un événement fortuit a lieu. C’est à ce moment que la vie d’Harold bascule et que son quotidien est chamboulé. Saura-t-il s’épanouir et aider ses compagnons à se sortir de leur situation très précaire ? Dans l’ensemble, le scénario est excellent bien qu’un peu lent au départ. Si vous êtes fan de ce genre d’aventure narrative, Harold Halibut se situe parmi les très bons du genre. J’ai souvent été déçu par des jeux bien ficelés qui finissaient par ne mener à rien, mais ici ce n’est pas le cas.

À chaque journée, de nouvelles conversations

La jouabilité est assez simple. Dans le FÉDORA I, les personnages se déplacent grâce à des tubes qui se remplissent d’eau. C’est ainsi qu’on glisse et qu’on visite les différentes sections du vaisseau. Généralement, Harold Halibut a une ou deux tâches principales qui, lorsque complétées, clôt la journée. Celles-ci sont généralement faciles à compléter et requiert simplement de trouver le bon endroit et la bonne personne pour les remplir.

Cependant, il y a toute une narration très développée autour des personnages, alors si c’est un élément qui vous intéresse, je vous recommande fortement de parler à tout le monde tous les jours. Ça peut être un peu long, comme Harold n’est pas particulièrement rapide, mais chaque personnage secondaire a sa petite histoire. On apprend à les connaître petit à petit, même ceux qui sont plus fermés au début, et ils sont très attachants. C’est une des forces principales du titre de Slow Bros. à mon avis. Les dialogues sont merveilleusement bien écrits et j’aimais particulièrement apprendre comment ils vivent leur isolement loin de la Terre.

Un des moments les plus touchants, c’est lorsqu’on devient proche du facteur. Il nous permet de lire certaines lettres qui ne se sont jamais rendues à destination et on se met à imaginer ce que les gens ont vécu. Ça doit mener à un certain traumatisme de n’avoir connu rien d’autre que ce vaisseau ou avoir été présent au moment de l’écrasement. En prenant le temps de parler à chacun tous les jours, on découvre ces petits moments magiques qui ne nous laissent pas indifférents. Derrière ces drôles de personnages, il y a même quelques leçons de vie importantes à tirer.

Une belle présentation

Ça fait un certain moment que j’attends Harold Halibut, mais je ne me doutais pas du tout que les développeurs planchaient sur celui-ci depuis 14 ans. Lorsqu’on s’attarde à la technique très minutueuse de l’équipe de Slow Bros., on comprend pourquoi. C’est presque le projet d’une vie. Tout ce qu’on voit à l’écran a été conçu soigneusement à la main dans la salle de travail du studio. Autant les personnages que les décors et les différents objets ont été créé en personne avant d’être numériser virtuellement. Comme en témoigne la vidéo plus bas, c’est un vrai tour de force artistique.

Les sons aussi ont dû être faits manuellement. On peut voir, par exemple, que quelqu’un de l’équipe a enfilé les petits souliers de Harold sur ses doigts pour transposer le bon effet sonore. Qui plus est, dans des moments bien choisis, on a aussi droit à quelques excellentes musiques de la trame. Outre quelques aires qu’on reconnaît immédiatement, la majorité de la trame sonore est originale. Elle m’a permis de découvrir un style allemand avec lequel je n’étais pas du tout familier, mais que j’aime bien. En plus, elle se mari bien avec l’atmosphère dystopique du jeu.

D’ailleurs, je tiens à souligner l’ensemble de l’aspect immersif du jeu Harold Halibut. On a vraiment un sentiment d’isolement profond lié à un degré de solitude du personnage et une quasi-claustrophobie de n’avoir aucune issue. Ceci rehausse la plupart des moments clés de l’histoire qui nous rendent même un peu émotif. Malgré tout, le jeu a des moments légers dont quelques clins d’œil à la culture pop comme des personnages qui font une certaine danse de fusion. Donc, on a un bon équilibre émotif incluant quelques fous rires.

Verdict sur Harold Halibut

En terminant, Harold Halibut n’est pas un jeu pour tout le monde. Le rythme est lent, surtout au début, et les nombreux allez-retour entre les stations paraissent souvent très longs. Par contre, si vous êtes fans des aventures narratives comme moi et que vous aimez découvrir des personnages très développés, c’est une très belle surprise. Slow Bros. a réussit à me transporter dans son univers au look très unique et à m’absorber complètement.

Or, j’avais hâte de découvrir la prochaine interaction avec chaque personnage que ce soit Tommy, Chris, Buddy et les autres pour voir quelle direction la narration allait prendre. En plus, tout le côté artistique est fait à la main avec une technique superbe et des animations très fluides. Bref, c’est une belle recommandation du mois d’avril.

Harold Halibut
Test de Harold Halibut : à l’écoute des autres
Une excellent narration
Des personnages attachants bien développés
Une technique artistique unique
Une atmosphère très immersive
Une fin à la hauteur du reste du scénario
Un rythme un peu lent dans la première partie
Les déplacements deviennent lourds par moment
Quelques bogues techniques mineurs
8.5
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