Test de Assassin’s Creed Origins : le grand voyage en Égypte

Après une pause de deux ans, une première depuis le premier opus de la série principale d’Assassin’s Creed, Ubisoft revient à la charge. Développé chez Ubisoft Montréal, Assassin’s Creed Origins nous propose un voyage en Égypte inspiré de la période ptolémaïque. Le joueur y revisitera des événements de l’histoire avec quelques ajustements fictifs des développeurs. En retournant dans le passé, bien avant le jeu original, on plonge dans les origines du conflit entre la confrérie des assassins et l’ordre des Templiers. Est-ce que cette pause aura été finalement suffisante pour relancer la série et ses ventes ?

Fiche technique

  • Date de sortie : 27 octobre 2017
  • Style : Action & Aventure
  • Classement ESRB / PEGI ESRB M / PEGI 18
  • Développeur : Ubisoft Montréal
  • Éditeur : Ubisoft
  • Langue d’exploitation : disponible en français
  • Disponible sur Xbox One, PS4 et PC
  • Testé sur Xbox One X
  • Prix lors du test : 79,99 CAD / 59,99 €
  • Version envoyée par l’éditeur
  • Site officiel

Vers la conquête de l’Égypte

Assassin’s Creed Origins place le joueur dans la peau de Bayek, un Medjaÿ qui est une sorte de paramilitaire élite. Au départ, il vit dans son village de Siwa où il est vénéré comme un héros par ses habitants. Après un événement tragique, il décide de quitter son village pour se rendre dans la grande ville d’Alexandrie au centre de l’Égypte. Plusieurs personnages importants de l’histoire se mettront de la partie. Vous serez donc au milieu de l’action alors que vous tenterez de renverser le pharaon actuel. En quête de vengeance, Bayek va vivre les balbutiements de la guerre entre les templiers et les assassins. Saurez-vous être un bon tout premier assassin ?

La vengeance de Cléopâtre

Le début du jeu m’a d’abord un peu confus puisqu’il nous fait vivre des flashbacks difficiles à suivre. Heureusement, on embarque pleinement dans l’aventure vers la fin du prologue. Puis, le tout déboule lors de notre première rencontre avec Cléopâtre. C’est ce qui m’a permis de mieux absorber le scénario. Par la suite, c’est le fait d’être au centre du complot pour détrôner Ptolémée XIII et de revivre des événements de l’histoire qui m’ont tenu en haleine.

Ensuite, j’ai aimé suivre la pyramide de cibles qu’on doit éliminer pour diminuer les forces du pharaon en place. Celles-ci représentent les différents lieutenants qui répondent à Ptolémée. Le fait de tranquillement éliminer chaque cible m’a donné l’impression d’être la pierre angulaire d’un super complot. Néanmoins, notre personnage a aussi ses propres motifs et on le comprend facilement de vouloir se venger. Je vous laisse, par contre, découvrir le tout. Bref, je pense que l’Égypte était l’endroit parfait pour explorer la création de la confrérie des assassins. Le climat de l’époque s’y prête tout simplement parfaitement.

Il y a peut-être juste la partie où on retourne dans le présent avec l’Animus que j’ai moins aimé. La bonne nouvelle est que ces séquences passent assez vite. Certains verront peut-être cela comme une sorte de continuité pour ceux qui suivent la série depuis ses débuts. C’est une sorte de manière de lier tous les opus ensemble. Je m’en serais passé.

Explorer, explorer et explorer

En développement depuis 4 ans, Ubisoft Montréal a pu prendre plus de risques que jamais avec Assassins Creed Origins. Pour rendre le jeu plus intéressant, on retrouve d’abord un nombre important d’éléments tirés des RPG. Tout commence par le loot qui est enfin présent pour vrai dans la série. Ainsi, on peut fouiller partout ou éliminer des ennemis pour espérer obtenir une meilleure arme ou un bouclier plus résistant.

Il y a même des qualités d’armes différentes qui se différencient généralement des autres grâce à des attributs particuliers. Par exemple, en plus d’un certain nombre de points d’attaque, une dague peut aussi empoisonner les ennemis qu’elle atteint. C’est vraiment rafraîchissant parce qu’on a l’impression qu’il y a une constante progression de notre personnage. Or, un système du genre nous permet de faire des parallèles avec d’autres jeux comme Borderlands ou Destiny qui empruntent un principe similaire.

Assassin’s Creed RPG

De plus, si vous aimez les attributs de votre arme ou votre armure, sachez que vous pouvez aussi leur donner un petit upgrade lorsque leurs stats de base sont trop basses. En échangeant vos pièces, le forgeron se fera un plaisir d’améliorer votre équipement. Les statistiques de celui-ci s’ajusteront alors au niveau de votre personnage. Généralement, plus votre pièce est unique, plus le coût sera élevé ce qui rend l’exploration et la chasse aux trésors importants.

En plus de l’exploration qui est fortement encouragée, Assassin’s Creed Origins propose un nombre impressionnant de quêtes secondaires. J’ai d’ailleurs été surpris que chaque quête présente des personnages bien développés et propose une série d’événements qui se tiennent bien. De plus, il y a une belle variété au niveau des types de quêtes et je n’ai jamais trouvé celles-ci répétitives.

Celles-ci sont primordiales pour faire progresser Bayek grâce à des points d’expérience pour augmenter son niveau et gagner de nouveaux points d’attributs à placer dans son arbre d’habiletés. C’est d’ailleurs la meilleure manière de personnaliser Bayek à votre style de jeu. Personnellement, j’ai opté principalement sur le côté guerrier de mon héros afin de le rendre plus puissant en combat. Par contre, les joueurs peuvent aussi choisir de parfaire leurs talents de chasseurs avec les arcs ou devenir un maître clairvoyant en développant leurs aptitudes avec différents outils.

Une présentation unique

S’il y a une chose qu’on n’a jamais pu reprocher à la série à travers les opus, c’est le respect de chaque période que les développeurs ont visitée. Cette fois, c’était plus difficile que jamais puisque contrairement à la Révolution française ou la révolution industrielle, il fallait reculer bien plus loin pour explorer l’Égypte Antique. C’est donc grâce à des historiens spécialisés dans cette période que le décor de Assassin’s Creed Origins a pris vie. Vous pourrez ainsi explorer de splendides ruines, parcourir le sable d’un désert aride et plonger dans le Nil qui font parties d’un décor très détaillé.

Mais ce que j’ai trouvé vraiment intéressant, c’est de voir quel les conditions de vie de la population locale. Ce qui s’est avéré le plus frappant à mon avis, c’est qu’il y a d’énormes bâtiments remplis de richesses où vit la population aisée. Pendant ce temps, on retrouve plein de petits villages où les habitants vivent de très peu. Ces inégalités représentent d’ailleurs un des thèmes principaux du jeu qui est bien exploré et témoigne du souci des détails des développeurs.

Parlant de détails, il y a un aspect que j’ai toujours trouvé dérangeant dans la série, mais qui a été revu cette fois. Vous avez sûrement remarqué les éléments du décor qui sont toujours parfaitement placés pour grimper le long des bâtisses. Cette fois, la plupart d’entre eux sont mieux intégrés au décor ce qui ajoute du réalisme à notre expérience. On n’est donc pas toujours à la recherche de la petite poutre qui sort du lot pour commencer à grimper. C’est plus naturel et il était grand temps.

Eagle Flight version Assassin’s Creed

Assassin’s Creed Origins introduit aussi Senu, un aigle de Bonelli qui accompagne Bayek dans sa quête. Ainsi, notre héros se sert des yeux de l’animal pour repérer ses cibles à distance nous donnant un important avantage. C’est en plongeant dans la peau de Senu qu’on profite le plus du splendide décor du jeu. Vous reconnaîtrez rapidement que notre champ de vision s’étire sur une distance quasiment illimitée nous offrant une vue superbe. L’aigle nous permet de repérer un animal qui se promène dans la nature de loin. Vous voudrez d’ailleurs chasser énormément pour améliorer votre personnage au maximum. J’ai beaucoup aimé cet aspect du jeu qui a semblé tirer directement de Far Cry.

On réalise donc le travail technique étonnant qui se cache derrière Assassin’s Creed Origins. Parce que oui, on peut explorer tous les recoins de ce monde sans un seul délai de chargement. Que ce soit à dos de cheval, ou à bord d’un bateau, vous n’aurez jamais à attendre que l’univers se télécharge sous vos yeux. Et même lorsque vous décidez de vous téléporter d’un endroit à l’autre, les chargements sont plus rapides que jamais.

Et les combats?

La jouabilité au niveau des combats a beaucoup été améliorée depuis le début de la franchise, mais Assassin’s Creed Syndicate était encore imparfait. J’aimais particulièrement la violence de ceux-ci dans le dernier chapitre. Or, les développeurs ont encore fait d’importants changements à ce niveau.

Auparavant, ceux-ci se basaient simplement sur des animations de combats plutôt simplistes qui rendaient les batailles plutôt monotones. Avec Assassin’s Creed Origins, les combats sont beaucoup plus interactifs un peu comme ce qui est fait avec la série Dark Souls. Le joueur a donc désormais un hitbox qui lui permet de frapper plus d’ennemis à la fois. Cependant, ça veut aussi dire que vous avez une chance de manquer votre coup. Ce n’est plus un automatisme. En plus de bien diriger nos attaques, il faut aussi savoir éviter ou contrer les coups ennemis.

Qui plus est, plus votre adversaire est à un niveau élevé, plus il risque de vous faire mal. Vous risquez donc de souffrir si vous prenez le risque d’affronter un ennemi trop puissant. Certains profiteront peut-être de cette occasion pour tester leur talent au combat. Cependant, j’ai tellement aimé faire les quêtes secondaires et améliorer mon personnage que je n’ai jamais vraiment eu ce problème. À l’exception d’un combat contre un Phylake, des super soldats romains qui parcourent les régions de l’Égypte pour trouver et éliminer Bayek. Ce combat, que j’ai perdu, s’est vraiment montré ultra difficile.

Enfin, les ennemis ne se gênent plus pour attaquer tous ensemble simultanément au lieu de faire la file comme auparavant. Bref, la jouabilité est plus efficace que jamais.

Une franchise relancée

Je ne suis pas de ceux qui trouvent que la série était mauvaise dans les dernières années. J’ai sincèrement aimé Assassin’s Creed Syndicate, mais il n’y a aucun doute qu’Ubisoft a sorti un peu trop de jeux de la franchise en peu de temps. Grâce à une pause de deux ans, des combats complètement revampés, l’ajout de nombreux éléments RPG et une présentation splendide, Assassin’s Creed Origins s’avère un des meilleurs de la série. Même avec une panoplie de nouveaux jeux disponibles, je retournais toujours à celui-ci et je vous le recommande fortement.

Test de Assassin’s Creed Origins : le grand voyage en Égypte
"Assassin’s Creed Origins ne figurait pas parmi les jeux que j’attendais impatiemment pour ce temps des fêtes. Mais, je suis forcé d’admettre qu’Ubisoft Montréal a amélioré la franchise à tous les niveaux avec ce nouvel opus. Les nombreux éléments de RPG représentent un ajout parfait à la série qui la revigore. Avec une présentation superbe, une bonne histoire, des combats améliorés et pleins de quêtes secondaires à faire, vous en aurez pour votre argent."
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Anthony Gravel
Anthony est notre rédacteur chef et il écrit des tests depuis une dizaine d'années. Il a d'abord commencé avec le podcast de l'Épée Légendaire avant de rejoindre Geeks & Com' quelques années plus tard. On peut dire qu'il aime presque tous les styles, mais il a quand même un petit faible supplémentaire pour les jeux narratifs et les JRPG !