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Test de Tchia: Bienvenue au Paradis!

Tchia est le fruit de cinq années de travail pour la très petite équipe d’Awaceb. Un labeur passionné portant sur un sujet peu orthodoxe dans le monde du jeu vidéo : la Nouvelle-Calédonie. S’inscrivant dans la tendance des jeux dits « confortables » (cozy games), l’antithèse des Elding Ring et des Souls-like, Tchia est un jeu qui n’est pas difficile ou stressant. C’est le genre de jeu qui annonce dès le départ qu’il n’y a pas de problème à échouer et qu’il vaut mieux jouer à son propre rythme. C’est également une expérience ludique qui essaie d’aborder de nombreuses mécaniques différentes et uniques, peut-être parfois trop. Tchia s’égare-t-il ou réussit-il à naviguer jusqu’au pays des succès inattendus ?

FICHE TECHNIQUE DE TCHIA

  • Date de sortie : 21 Mars 2023
  • Style : Plateforme/Action-Aventure
  • Classement ESRB / PEGI : ESRB T/ PEGI 12
  • Développeur : Awaceb
  • Éditeur : Awaceb, Kepler Interactive
  • Langue d’exploitation : Drehu, Français, sous-titres en anglais
  • Disponible sur PC, PlayStation 4 et PlayStation 5
  • Testé sur PC
  • Prix lors du test : 39,99$ CAD / 29,99 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Partir en vacances

L’aventure colorée du jeu débute dans un orphelinat. Alors qu’un nouvel arrivant s’adapte à son environnement, une vieille dame invite les résidents à se rassembler autour d’un feu pour leur raconter une légende, celle de Tchia, l’héroïne titulaire.

Tandis qu’elle vit isolée avec son père, notre protagoniste le voit se faire kidnapper par un méchant chasseur de tête flanqué de deux maanos, une sorte de golems en tissu. Aidée par un ami de la famille, Tchia se rend dans la capitale pour demander une audience auprès du président de l’île, l’infâme Meavora, afin de réclamer la libération de son père. En raison des lourdeurs administratives, la jeune néo-calédonienne n’a pas d’autre choix que de parcourir du pays pour rassembler une liste d’objets hétéroclites qui lui permettront de faire la coutume, une tradition où l’on offre des cadeaux à son hôte.

L’excuse pour une aventure est ridicule, mais suffit. Tchia est un jeu où l’humour (parfois noir) s’immisce dans les moments les plus tendres et chaleureux.

Tchia paysage

D’abord, explorer. Ensuite? Se costumer.

Tchia nous emporte dans une Nouvelle-Calédonie fantaisiste où les joueurs sont encouragés à explorer la moindre parcelle du monde, qu’elle soit terrestre, marine ou aérienne, des plus hauts sommets à la plus sombre des caves. Le monde regorge de découvertes. Et il faut parfois faire preuve de beaucoup de perspicacité pour toutes les débusquer.

Pour les aider dans leur exploration, les joueurs débloquent rapidement la capacité de Tchia à habiter temporairement le corps des animaux et d’autres objets inanimés. Cette mécanique rafraîchissante sert autant à résoudre des puzzles qu’à accélérer les déplacements du personnage. C’est également de cette façon qu’on engage les rares instances de combat.

À noter que ce dernier n’est jamais particulièrement excitant et qu’il n’est jamais vraiment plus qu’une activité secondaire. Cependant, il nécessite une approche plus réfléchie et stratégique qu’un simple test de réflexes du joueur ou encore d’appuyer sur tous les boutons en se croisant les doigts qui nous restent. Tchia n’est pas une guerrière, mais on ne s’en porte pas plus mal. Tchia (le jeu) est sympathique et doux. L’accent est (et reste) mis sur la découverte des environnements des îles, des différentes cultures de ses habitants et de la faune qui y vit.

Plus d’activités que dans un tout-inclus

Comme dans Breath of the Wild, il n’est pas rare de se détourner de son objectif principal pour explorer un point d’intérêt qui attire notre attention. Les objectifs secondaires sont nombreux et aident à varier le rythme de jeu. Les joueurs sont invités à courir, à compléter des challenges de précision en tirant avec une fronde, à détruire des statues, à collecter des ressources rares dissimulées dans l’environnement ou encore à sculpter des totems. En somme, la variété ne manque pas et chacune des activités apporte son lot de surprises et de défis. Cependant, certaines d’entre elles peuvent être futiles, manquer de finesse ou être simplement trop répétitives. Les défis de plongée, par exemple, laissent à désirer.

En plus de ses prouesses physiques et shamaniques, Tchia est armée d’un ukulélé magique. En apprenant des chansons tout en érigeant de bancals monticules de pierres, les joueurs peuvent contrôler le temps, invoquer des animaux ou encore rester sous l’eau pendant une période prolongée. Ces habiletés réussissent à vraiment changer le rapport du joueur à l’exploration, et il est possible d’en découvrir de nouvelles tout au long du jeu, ce qui rend leur découverte significative du début à la fin et le plaisir de les débusquer ne tarit jamais.

Tchia personnage

Pas toujours paradisiaque

Malgré une direction artistique plutôt simpliste, le jeu est magnifique et apaisant. Tout a été mis en place pour offrir une expérience condensée de la Nouvelle-Calédonie, de la mise en scène de plats locaux à la collection de vêtements traditionnels, en passant par la musique et les dialogues dans les deux langues officielles… Tchia a un sujet et une identité qui lui sont propres. Et le jeu les affiche sans aucune gêne.

Le seul bémol à tout cela est qu’une variété de problèmes techniques viennent s’immiscer ici et là lors d’une partie. Les transitions sonores font parfois défaut, des objets ne disparaissent pas lorsqu’ils le devraient ou la carte ne se met pas à jour, par exemple. Cependant, lors de notre expérience, aucun de ces problèmes n’a eu de répercussions majeures et aucun crash n’a été observé. Il est à parier que les développeurs corrigeront ces coquilles dans les prochaines semaines.

Tchia carving

Verdict de Tchia

Rares sont les jeux où l’amour des développeurs transparaît autant à travers leur œuvre, maisTchia en est un excellent exemple. C’est une ode à la Nouvelle-Calédonie qui réussit à transmettre au joueur le désir de continuer à explorer cette région insulaire, de passer du temps en nature et d’apprécier les rencontres quotidiennes que l’on fait. Tchia, ultimement, n’est pas à propos de notre besoin de prouver nos compétences, mais plutôt de reconnaître la valeur dans ce qui nous entoure et de faire une place aux plaisirs simples. Et pour cela… Oléti, Awaceb !

Test de Tchia: Bienvenue au Paradis!
La trame sonore
Les couchers de soleils
Une mécanique principale très forte
Beaucoup de découvertes et d'aventure
Une lettre d'amour bien sentie
Une chasse au trésor particulièrement plaisante
Des petits défauts techniques
Des activités parfois trop répétitives
Un monde avec de grands espaces vides
8
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