The Last of Us Part I

Test de The Last of Us Part I (PC) : Parasité

Vous l’avez probablement déjà vu à présent si vous avez consulté la page Steam de The Last of Us. Le port PC du remake de la franchise vedette de Playstation peine à satisfaire les joueurs. Alors que la version sur PS5 nous avait enchanté et que la série télé à accumuler les louanges, l’anticipation de joueur aux aventures d’Ellie et de Joel sur nos ordinateurs personnels était grande. Malheureusement, à ce stade-ci, il est difficile de recommander le classique contemporain.

Fiche Technique

  • Date de sortie : 28 mars 2022
  • Style : Action et Aventure
  • Classement ESRB / PEGI ESRB M17+ / PEGI 18
  • Développeur : Naughty Dog, Iron Galaxy
  • Éditeur : Sony Interactive Entertainment
  • Langue d’exploitation : Disponible en français
  • Édition disponible Playstation 5 et PC
  • Testé sur PC
  • Prix lors du test : 89,99 $ CA / 79,99 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Toujours aussi captivant

Pour ceux qui vivent sous une roche depuis 2013, The Last of Us met en scène le duo peu orthodoxe de Joel, un homme aigri par les événements de sa vie, et Ellie, une adolescente inexpérimentée, dans un monde post-apocalyptique, ravagé par la propagation d’un mycose-parasite tournant ses hôtes en monstre sanguinaire. Le jeu originel avait été encensé pour la qualité de son scénario dépeignant la brutalité et la perte d’humanité qu’engendre notre besoin de survivre. Une fresque bourrée de nuances où l’on en vient à questionner qui sont les véritables monstres lorsque la société et ses codes viennent à s’effondrer.

Je vous rassure, c’est toujours le cas. Par contre, pour les nouveaux arrivants qui ne sont familiers qu’avec la série d’HBO (plus concises et dramatique), sachez que les événements et les personnages divergent légèrement afin de laisser plus de place au gameplay. Naughty Dog nous ont habitué à un standard hyper-élevé de qualité narrative et The Last of Us n’est qu’une autre preuve de leur savoir-faire. L’odyssée de Joel et Ellie, à travers une Amérique détruite et en leur for intérieur tout aussi ravagé, est sensationnelle.

Survivre, un niveau à la fois

C’est donc sans vergognes qu’on commettra des meurtres ludiques. Joel doit utiliser son environnement immédiat intelligemment s’il souhaite mener Ellie à bon port et survivre. Les ressources sont rares et bien cachées. Le joueur est, en conséquence, en constant processus de microdécisions déchirantes. Devrais-je utiliser mon couteau de fabrication artisanale pour éliminer un ennemi subtilement ou le garder pour déverrouiller une porte gardant d’autres précieux matériaux ?

On navigue les lieux avec beaucoup de précaution. Furtivement. Dans l’ombre et à l’abri des regards. Sur un pied d’alerte. Bref, on ne se sent que très rarement en sécurité. Joel est un personnage capable, mais demeure tout de même fragile. L’erreur est rapidement fatale et il vaut mieux éliminer les obstacles sans se faire repérer.

En travers les escarmouches avec les infectés et les autres survivants, de très léger puzzle de navigation viennent rythmer l’aventure. En général, il suffit de trouver un conteneur ou une échelle qui nous permettra d’atteindre une surface autrement inaccessible. Heureusement, le remake atténue les indices flamboyant de la version originel. On retrouve toujours des traces de couleur jaune pour indiquer le chemin, mais plus subtilement que dans le passé. Les niveaux sont bien construits et la voie à emprunter difficile à manquer.

L’un des grands plaisirs de toute cette exploration vient avec les découvertes que l’on y fait. Les destinations pullulent en récits environnementaux. C’est aussi une excellente occasion de connecter avec Ellie dans un panorama sublime. The Last of Us, en d’autres mots, est, à la fois, horrifiant et grandiose.

Les monstres techniques

Mais si l’histoire et le gameplay sont toujours aussi excellents, pourquoi diantre ne pouvons-nous pas recommander le jeu en bonne conscience ? Simplement, la performance technique du titre est, au moment d’écrire ces lignes, malgré une mise à jour massive, inacceptable. Le jeu est certainement magnifique, mais la puissance graphique nécessaire pour le rouler est hors d’atteinte pour le commun des mortels.

Avant même de lancer l’aventure, le programme prend environ 2 heures à construire les shaders. Ce n’est pas une exagération. Nous l’avons calculé. Deux fois. Si l’on décide de commencer à jouer malgré cela, l’expérience est tellement laide que ça en vient distrayant. Pour votre première joute, préparez là d’avance. C’est notre conseil.

Ensuite, le taux de rafraîchissement varie grandement lors des séquences de jeu. Les joueurs PC sont habitués et, la plupart du temps, ce n’est pas trop grave, mais, ici, c’est dérangeant. Le jeu, en pratique, ne performe pas bien. Malgré un ordinateur et une carte graphique assez puissante, il est quasiment impossible de jouer au-dessus de 30 FPS avec une qualité prédéfinie à medium. C’est crève-cœur de devoir désactiver des options graphiques afin d’atteindre un niveau de jouabilité acceptable.

Verdict sur The Last of Us Part I (PC)

The Last of Us est un jeu phénoménal qui mérite d’être joué. Le genre de jeu qui a eu impact majeur bien mérité dans la sphère vidéoludique. Fâcheusement pour les joueurs PC, ce ne sera pas pour aujourd’hui. Il faudra attendre encore quelques temps avant que la performance n’atteigne un niveau acceptable. D’ici là, on vous conseille tous les autres ports PC des exclusivités Playstation. Une grande déception, mais une qui, on l’espère, ne le restera pas longtemps.

The Last of Us Part I
Test de The Last of Us Part I (PC) : Parasité
Difficile de tranché sur une note finale. Le contenu est toujours aussi excellent que dans sa version PS5, mais l'expérience est gangrénée par la performance technique du jeu à un point tel qu'il est impossible de recommander le jeu dans son état actuel. Dommage.
Le design narratif dans son ensemble
Une expérience gameplay cohésive
La beauté des environnements
Le jeu des acteurs
La performance technique
Les crashes
6
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Vincent Roy
Vieux punk opiniâtre et détenteur d'une maîtrise en études littéraires où il s'est penché sur la narratologie vidéoludique et le game design, Vince est passionné par la culture geek et le jeu sous toutes ses formes. Ses personnages de D&D ont tendance à s'attirer les malédictions, mais ça ne l'a pas empêché de se construire une table avec une télé au centre pour y jouer. Crédit Photo: Valérie Guerriat