Test de Layers of Fear (2023): L’horreur réimaginée

Il arrive à tous les artistes d’avoir un petit passage à vide et des défis à surmonter.  La reine des rats accueille tous ceux ayant des problèmes d’inspiration et se fait un plaisir de les aider.  Le prix à payer cependant est votre propre santé mentale.  Réfléchissez avant d’accepter ! Bienvenue dans cette nouvelle version de Layers of Fear !

Fiche technique de Layers of Fear (2023)

  • Date de sortie : 15 juin 2023
  • Style : Aventure, Horreur
  • Classement ESRB / PEGI : ESRB M / PEGI 16
  • Développeur : Anshar Studios, Bloober Team
  • Éditeur : Bloober Team
  • Langue d’exploitation : Sous-titré en français
  • Disponible sur Xbox Series X|S, PlayStation 5, et PC
  • Testé sur Xbox Series X
  • Prix lors du test : 38,99$ CAD / 29,99€
  • Site officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

Les histoires de Layers of Fear

Layers of Fear (2023) n’est pas un remaster et ni un remake du jeu original sorti en 2016.  Il s’agit en fait d’une réimagination de l’histoire pour relier tous les évènements des deux jeux ainsi que les extensions.  Le jeu contient deux nouvelles histoires ainsi que les trois histoires de Layers of Fear (2016) et de Layers of Fear 2.  Cependant, plusieurs modifications ont été effectuées. Je connaissais bien les jeux précédents, mais j’ai été pris par surprise à plusieurs reprises tout de même.  Commençons par un petit résumé des différentes histoires.

L’histoire de l’auteure

Layers of Fear débute avec une auteure sans nom qui gagne un concours pour aller écrire une histoire d’horreur dans un phare lugubre.  À peine arriver sur place, elle reçoit un appel des organisateurs pour savoir si elle a commencé à écrire.  Visiblement agacée, elle répondra qu’elle vient tout juste d’arriver sur place et qu’elle va prendre son temps pour pondre son histoire.  Elle tentera d’écrire, mais au lieu d’être inspiré par le phare, elle commencera à devenir nerveuse et paranoïaque.  C’est à ce moment qu’elle sera contactée par l’antagoniste de toutes les histoires : la reine des rats.

Layers of Fear (2023)

L’histoire du peintre

Cette histoire est celle du jeu original avec plusieurs modifications.  Nous apprenons à travers des coupures de journaux, des lettres et plusieurs flashbacks la descente aux enfers d’un peintre suite à un incendie qui a défiguré sa femme.  Sa femme étant sa muse, il ne réussissait plus qu’à peindre des choses horribles.  Pour « s’aider », il a commencé à s’isoler pour peindre sans arrêt tout en buvant de l’alcool.

Layers of Fear (2023)

L’histoire de la musicienne

Cette histoire est nouvelle et raconte la vision de la femme du peintre suite à l’incendie.  Elle était une musicienne très talentueuse qui avait un brillant avenir.  Elle et son mari effectuaient des vernissages où son mari exposait ses toiles pendant qu’elle jouait de la musique.  Depuis l’accident et aux prises avec des douleurs chroniques, elle se sent prisonnière de son propre corps et commence à douter des intentions de son mari.  Elle commence à croire qu’il est content qu’elle ne puisse plus sortir et de pouvoir la contrôler.

Layers of Fear (2023)

L’histoire de la fille

Nous continuons notre exploration de cette famille en incarnant la fille du peintre et de la musicienne alors qu’elle revient dans la maison de ses parents à l’âge adulte.  Désormais décrépie, elle explore la maison et revit des moments de son enfance dans chaque pièce où elle entre.  Voir la descente en enfer des deux parents à travers la vision « conte de fées » d’un enfant est assez difficile.  Il s’agit du DLC « Inheritance » du jeu Layers of Fear de 2016.

Layers of Fear (2023)

L’histoire de l’interprète

Le voyage psychédélique se termine avec l’histoire d’un acteur populaire qui commence à perdre la raison pendant la production de son dernier film à bord d’un navire.  Il est difficile d’en dire beaucoup sur cette histoire sans dévoiler des bouts de l’intrigue alors je n’en dirai pas plus.  Je peux dire cependant qu’il y a énormément « d’easter eggs » dans le jeu. Vous reconnaîtrez certaines scènes de films cultes telles que « The Shining », « Psycho » et « Se7en ».  Vous détesterez les mannequins également à la fin de cette histoire.  Il s’agit du jeu Layers of Fear 2.

Layers of Fear (2023)

Bienvenue dans le psychédélique

Si vous ne connaissez pas la série Layers of Fear, il s’agit d’un jeu d’horreur surtout psychologique.  Tous les drames, les actes violents ne sont jamais montrés totalement.  On les vit à travers des discussions entre les personnages et il y a beaucoup de place à l’interprétation. 

Avec l’histoire de la musicienne qui a été ajoutée, il est possible de voir que le peintre n’est pas nécessairement le véritable méchant de l’histoire de cette famille.  Tout dépend de la manière dont on interprète les différents évènements et puisque ceux-ci sont vécus à travers les yeux d’une personne en particulier, on ne sait jamais si c’est entièrement la vérité.  Il faudra récupérer les nombreux documents ou objets qui déclencheront des souvenirs pour découvrir l’histoire des différents protagonistes.

Oublier ce que vous croyez savoir

Dans chaque histoire (sauf celle de l’auteure), il sera extrêmement difficile de vous orienter, car les lieux ne respectent aucune loi de la physique et de l’espace.  De cette manière, vous pouvez ouvrir deux fois la même porte et vous n’atterrirez pas au même endroit.  Juste en vous retournant, vous pouvez faire disparaître une porte ou tout simplement en passant à gauche d’une colonne au lieu d’à droite, vous faites apparaître un corridor.  Cela peut compliquer la progression, car on peut chercher longtemps quoi faire dans une pièce, mais il fallait tout simplement faire un 360 pour faire disparaître un mur.

Layers of Fear (2023)

L’histoire de l’interprète est la plus inventive à ce niveau, car vous pouvez commencer sur une pièce au sol et en vous plaçant selon le bon point de vue, réussir à marcher sur un mur.  C’est également le cas dans l’histoire de la fille où le monde autour d’elle peut changer dépendant de la couleur et du style de pinceau/crayon qu’elle utilise pour faire son dessin.  J’ai adoré d’ailleurs cette partie de l’histoire pour l’originalité de certains emplacements.  Se promener dans un lieu où tout semble être dessiné par un enfant est très intéressant.

Une lanterne qui ajoute du dynamisme

Dans toutes les histoires, vous avez désormais accès à une lanterne qui permet de vous défendre contre les démons qui nous poursuivent.  Il y a certains items également qui sont voilés qu’il est possible de « libérer » en les éclairant.  Alors qu’auparavant, il s’agissait surtout d’une menace invisible que nous affrontions, ce nouvel opus a matérialisé le tout.  Vous serez donc poursuivi par un esprit alors que vous explorez le subconscient du peintre et de la musicienne.  L’interprète, quant à lui, était déjà poursuivi par un démon dans Layers of Fear 2.

Layers of Fear (2023)

La lanterne vous permettra également de résoudre certaines énigmes grâce à des messages cachés apparaissant sous la lumière.

Des puzzles avec une difficulté parfaite

Layers of Fear pourrait être considéré comme un « walking simulator » puisque le but est d’explorer différents lieux (qui se révèle être le subconscient des protagonistes).  Selon moi, c’est plus que cela grâce aux ennemis et aux puzzles.

Les puzzles sont d’ailleurs bien pensés et alors que plusieurs sont des combinaisons à trouver pour ouvrir des cadenas, il y en a d’autres qui sont très originaux.  Ce que j’ai bien apprécié est que ceux-ci représentent un défi sans être trop difficiles et nous bloquer dans le jeu.

Plusieurs fins

Les cinq histoires possèdent entre deux et trois fins différentes.  Plusieurs petits choix anodins (que l’on prend sans s’en rendre compte pour la plupart) définissent le destin de nos personnages.  Il est possible d’explorer les autres avenues grâce à la sélection de chapitres.  Toutes les histoires peuvent être rejouées au chapitre voulu (sauf l’histoire de l’auteure qui constitue l’histoire principale) et les progressions sont conservées.  Il n’est donc pas nécessaire de tout recommencer s’il vous manque un enregistrement dans l’histoire de l’interprète.  Pour ceux qui aiment terminer les jeux à 100% comme moi, c’est parfait comme mécanisme.

Les histoires du peintre et de l’interprète durent environ 4 heures chacune. Les trois autres ont une durée d’environ 1h30 chacune.

Quelques petits défauts

Layers of Fear joue beaucoup avec la noirceur et les effets de brouillards pour nous angoisser et nous surprendre au dernier moment.  La plupart du temps, c’est bien réussi.  Il y a certaines séquences cependant pendant l’histoire de la fille où c’était tellement embrumé que je tournais en rond vu que je ne voyais rien.  En plus, puisque nous incarnons un enfant, notre vision est plus basse.

Layers of Fear (2023)

J’ai eu certains bugs au niveau de la lanterne où celle-ci n’avait aucun effet lorsque je la pointais sur un ennemi ou sur un item qui devait disparaître ou bouger.  J’ai espoir que le tout sera corrigé rapidement.

Côté technique

Layers of Fear est très impressionnant du point de vue technique.  Il est le premier jeu à réellement utilisé le Unreal Engine 5 et supportant le 4K, le HDR et le Ray Tracing.  Les effets de lumière et les détails des textures sont réellement incroyables et le tout avec une grande fluidité.  Les multiples effets surnaturels et psychédélique paraissent terriblement vrais.  Il est difficile d’expliquer cette sensation sans avoir joué sur une grande télévision et sans aucune compression qu’une vidéo impose.

Le jeu a été clairement fait pour être joué avec des écouteurs et on nous le rappelle fréquemment.  Les effets sonores (pleurs, craquement, bruit du vent, etc.) font réellement appel à notre capacité d’orientation et c’est effectivement mieux avec des écouteurs.  Les dialogues sont menés avec une grande justesse et les bonnes émotions.

Verdict de Layers of Fear

Layers of Fear (2023) est selon moi la véritable histoire que Blooper Team voulait raconter lorsqu’ils ont sorti le premier opus en 2016.  Avec la puissance de l’Unreal Engine 5, ils ont pu livrer leur vision de l’horreur psychologique sans aucun compromis.  Le jeu possède quelques défauts et peut être répétitif à certains emplacements, mais ce n’est pas assez selon moi pour faire de l’ombre aux énormes qualités qu’il possède.  Pour avoir joué à tous les jeux de la série, Layers of Fear (2023) est le magnum opus de Blooper Team.

Test de Layers of Fear (2023): L’horreur réimaginée
Les 5 histoires ont un style différent
L'Unreal Engine 5 est très bien exploité
La difficulté des puzzles
Les environnements totalement psychédéliques
Certaines zones beaucoup trop sombres ou embrumées
Quelques emplacements répétitifs
9
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