Après une brève mais percutante introduction dans Black Panther: Wakanda Forever, Riri Williams sort de l’ombre et nous ouvre littéralement les portes de son armure dans une série de six épisodes sur Disney+. Il a fallu s’armer de patience, avec près de trois ans d’attente, avant de découvrir le parcours de cette jeune prodige du MIT qui incarne une relève potentielle au légendaire Homme de fer. Entre héritage technologique, quête identitaire et pressions héroïques, la série Ironheart promettait de mélanger magie et technologie de manière unique. Est-ce la série de l’été à ne pas manquer pour les amateurs de Marvel ?

Fiche Technique d’Ironheart
Date de début : 24 juin 2025
Réalisateur : Sam Bailey et Angela Barnes
Scénario : Chinaka Hodge
Producteurs : Kevin Feige, Louis D’Esposito, Brad Winderbaum, Zoie Nagelhout, Chinaka Hodge, Ryan Coogler, Zinzi Coogler, Sev Ohanian, Ethan Smith et Eve Ewing
Acteurs principaux : Dominique Thorne, Anthony Ramos, Alden Ehrenreich, Lyric Ross, Manny Montana, Matthew Elam, Anji White et Shae Couleé
Genre : Superhéros
Studio de production : Marvel Television et Proximity Media
Durée : 6 épisodes d’environ 50 minutes
Une série de décisions douteuses
L’action se déroule peu après les événements de Black Panther: Wakanda Forever. Expulsée du MIT, Riri Williams retourne à Chicago, sa ville natale, en emportant avec elle l’armure qu’elle avait conçue dans le cadre de son programme universitaire. Toutefois, les choses se compliquent rapidement : le MIT lui retire l’accès à l’intelligence artificielle propriétaire qui contrôlait son armure, la rendant inutilisable. Déterminée à ne pas abandonner, Riri se lance dans la création d’un nouveau système, mais le résultat n’est pas du tout celui auquel elle s’attendait, et les conséquences ne tardent pas à se faire sentir.
Parallèlement, Riri croise la route de Parker Robbins, alias The Hood, un criminel charismatique aux ambitions occultes. Attirée par la promesse d’un enrichissement rapide et des ressources pour financer ses projets technologiques, elle rejoint son groupe de malfrats. Mais cette alliance douteuse l’entraîne sur une pente glissante. Pensant y trouver une solution temporaire, Riri découvre bientôt que certaines décisions laissent des traces profondes et qu’aucune invention, aussi brillante soit-elle, ne peut effacer les conséquences de ses choix. Saura-t-elle apprendre de ses erreurs ?
Je ressors de la série avec une certaine ambivalence. Par moments, j’avais l’impression que l’histoire trouvait enfin son rythme et que l’épisode suivant allait vraiment décoller. Mais cet élan était souvent freiné par les mauvaises décisions de notre nouvelle héroïne, ce qui coupait court à la montée dramatique. Il est aussi difficile de réellement s’attacher à Riri : son côté maladroit socialement est peu nuancé, et son développement en tant que personnage manque de profondeur. Résultat, j’ai terminé la série avec un sentiment d’inachevé. Heureusement, le dernier épisode ouvre sur des pistes prometteuses. Sans cela, Ironheart aurait probablement sombré encore plus dans l’oubli peu après sa diffusion.

Quand la technologie rencontre la magie
Sauf erreur, Ironheart vient clore la phase 5 de l’univers cinématographique Marvel. Cette phase a permis à la magie de continuer à s’imposer, timidement mais sûrement, notamment dans Agatha All Along et, dans une certaine mesure, la deuxième saison de Loki. C’est un aspect que j’apprécie particulièrement, et le croisement entre magie et technologie fonctionne ici plutôt bien. J’ai d’ailleurs adoré le design de l’armure finale de Riri : un mélange audacieux de science et d’ésotérisme, avec un style visuel fidèle aux comics, à la fois moderne et cohérent.
J’ai aussi été intrigué par l’histoire autour de la nouvelle intelligence artificielle de Riri, autant pour sa conception inattendue que pour sa provenance. Le dilemme moral soulevé par le fait de ramener artificiellement une personne décédée est fort et bien exploité. La réaction des personnages face à cette situation est compréhensible, et le fait que Riri évite le sujet jusqu’à ce qu’elle y soit confrontée de force met bien en lumière son manque de maturité émotionnelle. Il y a d’ailleurs une dimension presque mystique dans la manière dont tout cela se déroule, et c’est bien amené sans être trop appuyé. Lyric Ross, qui incarne Nathalie, livre une performance touchante. Elle parvient à doser émotion et retenue, tout en laissant transparaître les décisions impulsives d’un esprit encore flou, influencé par les signaux contradictoires de Riri.

Un descente vertigineuse
De son côté, Anthony Ramos campe un Hood convaincant, un personnage qui glisse lentement mais sûrement vers la perte de contrôle. Je n’étais pas totalement convaincu au départ, mais sa progression est bien construite et colle avec ce qu’on connaît du personnage dans les comics. Ses acolytes, en revanche, restent en retrait. Comme ils sont majoritairement associés à des actes criminels, il est difficile de créer un véritable attachement envers eux. On en apprend peu sur leur passé, ce qui limite l’empathie, mais les acteurs livrent malgré tout une prestation honnête et crédible.
Ma plus belle surprise, toutefois, reste Alden Ehrenreich dans un rôle étonnamment nuancé de génie de la tech au passé visiblement trouble. Il parvient à insuffler une véritable complexité à son personnage, oscillant entre assurance professionnelle et fêlures intérieures. Par moments, il dégage une intensité presque inquiétante, ce qui ajoute une couche de profondeur et rend chacune de ses apparitions captivante. J’espère sincèrement qu’on le reverra dans de futurs projets du MCU, car son personnage a un potentiel énorme qui ne demande qu’à être davantage exploré.

Verdict sur Ironheart
Pour conclure, je n’ai pas grand-chose de plus à ajouter sur la série. Six épisodes, c’est tout de même assez court pour développer en profondeur des personnages aussi importants que The Hood, Ironheart et leur entourage. Il est aussi difficile de s’identifier à un groupe de criminels, surtout quand l’écriture ne cherche pas vraiment à nuancer leurs motivations. J’aurais aimé voir Riri évoluer davantage sur le plan humain, car telle qu’elle est présentée ici, elle peine à susciter l’empathie. Cela dit, l’épisode final relève un peu le niveau et laisse entrevoir un potentiel intéressant. Espérons que Marvel choisira de bâtir sur cette fin plutôt que de reléguer la série aux oubliettes, comme c’est trop souvent le cas avec d’autres projets du MCU.