Sang-Froid: les loups-garous québécois d’Artifice Studio à la conquête de Steam Greenlight 1/3

Sang Froid - Un conte de loups Garous - Artifice Studio

Vous aimez les loups-garous? Vous aimez les jeux de loups-garous? Encore mieux, vous aimez les jeux de loups-garous faits au Québec, qui se déroulent au Québec et dans lesquels vous jouez, non pas un marine de l’armée américaine ou un superhéros surdimensionné, mais bien un bon gros bûcheron à ceinture fléchée? Ah, oui, celle-là je ne m’y attendais pas non plus quand j’ai moi-même visionné pour la première fois, un peu par hasard, la bande-annonce de « Sang-Froid : un conte de loups-garous », le prochain jeu du tout aussi nouveau Artifice Studio.

Nous avons eu le plaisir de rencontrer son concepteur, Louis-Félix Cauchon. Le jeu est présentement sur Steam Greenlight, et M. Cauchon s’est livré à nous avec l’enthousiasme d’un développeur qui, ayant pratiquement franchi la ligne d’arrivée, n’a pas du tout de difficulté à rendre contagieuse la passion à même laquelle lui et ses deux complices-fondateurs se sont alimentés durant toutes les années qu’ils ont passé à bûcher sur leur projet.

L’entrevue, qui s’est tenue dans les locaux du O-Taku Lounge sur la rue Saint-Denis, s’est avérée être extrêmement riche, c’est pourquoi nous vous la présenterons en trois volets: aujourd’hui, nous présentons brièvement en quoi consiste Sang Froid. Cela étant fait, demain, nous entrerons dans l’entrevue à proprement parler, et laisserons M. Cauchon nous exposer quelques faits croustillants concernant les aspects créatifs liés au développement du jeu. Ensuite, nous nous attaquerons aux questions plus… pécuniaires. Comment décrire leur expérience à titre de pionniers sur Steam Greenlight? Le Québec fait-il autant qu’il le pourrait pour aider les créateurs de jeux indie? Comment ont-ils réussi à maintenir un bon niveau d’organisation et de motivation durant toutes ces années-là?

Évidemment, Sang-Froid n’étant pas encore sur les tablettes (virtuelles) du camarade Steam, le jeu n’est pas encore très connu – corrigeons donc ça tout de suite, allez jeter un coup d’œil à la bande-annonce, je vous attends, on continuera tout ça ensuite :

Alors, résumons donc – Sang-Froid est un jeu, pour l’instant uniquement solo et uniquement sur PC, où vous jouez l’un des deux frères O’Carroll, bûcherons bien solides construits à partir d’une union un peu spéciale entre un aventurier irlandais et une sorcière amérindienne (Innue, pour être plus précis). Sur le plan de la jouabilité, le jeu est un hybride entre un jeu de combat à la troisième personne d’époque très réaliste (on achète les munitions à l’unité au magasin général, c’est pour dire!) et un jeu de style « tower defense ». Tout n’est pas calme dans le village de Val-aux-Loups près de la rivière Saguenay. Les journées semblent tranquilles, mais dès la tombée de la nuit, les loups, loups-garous et autres molosses maléfiques en tout genre se pointent le bout du museau pour tenter de perturber la petite vie tranquille de nos deux vaillants habitants et de leur sœurette adorée – une voyante par ailleurs, ce qui a toujours tendance à compliquer les choses, voyez-vous….

Le scénario et les dialogues, pas piqués des vers paraîtrait-il, sont signés par Bryan Perro, auteur fantastique québécois connu notamment pour la série à succès Amos Daragon. L’arsenal est approprié pour l’époque, vous ne trouverez donc pas de générateurs de boules de plasma ou de mitrailleuses rotatives pour massacrer du lycanthrope, mais plutôt des bons vieux fusils à poudre (qui prennent évidemment un petit bout de temps à recharger) et des haches qui ont servi à trancher bien plus de troncs d’arbres que de têtes…

Jos et Jack, nos deux bûcherons, au chevet de Joséphine, leur soeur affligée d'une mystérieuse condition
Jos et Jack, nos deux bûcherons, au chevet de Joséphine, leur soeur affligée d’une mystérieuse condition

Évidemment, il faut tout de même donner une chance aux pauvres Jack et Jos. Là où les armes ne suffisent pas, c’est la ruse, l’instinct de survie, le bric-à-brac et la sorcellerie amérindienne qui prendront le relais. On peut créer des bûchers pour apeurer les loups et se donner le temps de recharger, assembler toute une panoplie de pièges élaborés pour les emprisonner, les ralentir ou même les renvoyer chez le Diable (qui les a créés après tout). L’un des objectifs du jeu, rappellera souvent M. Cauchon au cours de notre entretien, aura été de simuler correctement la tension inhérente à la relation prédateur-proie : si le joueur joue bien, c’est lui qui ira à la chasse au loup, sinon, ça risque d’être l’inverse!

Pour en savoir plus, vous pouvez aller jeter un coup d’œil sur la vidéo offerte par les développeurs qui présente les divers éléments de la jouabilité en plus de détail.

« Sang-Froid : un conte de loups-garous » est présentement affiché sur Steam Greenlight, la nouvelle plateforme développée par Valve. L’éditeur sélectionne ainsi les jeux indépendants qui se mériteront l’honneur de paraître sur leur magasin en ligne et de prendre contact avec les cartes de crédit de ses quelques 80 millions d’utilisateurs.

Greenlight n’en est encore qu’à son tout début, mais nous vous incitons tout de même à aller y jeter un coup d’œil et à voter pour Sang-Froid si, comme nous, vous mourez d’envie de voir un jeu original, bien poli et qui pige dans un folklore bas-canadien quasi-fantastique qui ne manquera certainement pas de jeter les cousins américains et européens sur leurs derrières respectifs.

Le jeu a l’air très bien parti, mais soyez-en certains, votre vote compte et risque fort d’aider les trois co-fondateurs d’Artifice à se lancer dans bien d’autres projets du genre par la suite.

Quels seraient ces projets? D’où est venue l’idée de l’environnement du jeu et de ses mécaniques? Qu’est-ce que les Trois Brasseurs ont eu à voir dans tout ça? Nous vous invitons à venir nous rejoindre lors de la seconde partie de cet article dans laquelle Louis-Félix nous fera part de tout plein de potins croustillants concernant la genèse créative du jeu qu’il a lancé conjointement avec deux de ses bons amis, Vincent Blanchard et Yan Pépin.

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