Ayant eu contact avec The Alters il y a quelques semaines à travers une démo, j’étais très excité de pouvoir mettre la main sur le résultat final. Il faut dire que la prémisse contient absolument tout pour me plaire : science-fiction, événements catastrophiques, sentiment d’urgence et choix déchirants. Conçu par 11 Bit Studios, l’équipe derrière les excellents This War of Mine puis Frostpunk 1 et 2, on est en droit de s’attendre à des rebondissements à tout moment. Ayant maîtrisé les conflits intérieurs depuis plusieurs jeux, on sent dès les premiers instants que The Alters se dirige vers la culmination des dernières années.
Cependant, est-ce que la difficulté sera trop élevée ? Comment arriver à prendre les bonnes décisions sans se retrouver devant une impasse ? Sans doute que vous êtes en train de vous demander de quoi je parle ici, n’est-ce pas ? Totalement légitime, alors rentrons immédiatement dans le vif du sujet !
Fiche Technique de The Alters
- Date de sortie : 13 juin 2025
- Style : Gestion & Survie
- Classement ESRB/PEGI : M / PEGI 16
- Développeur : 11 Bit Studios
- Éditeur : 11 Bit Studios
- Langue d’exploitation : Disponible avec sous-titres français, audio en anglais
- Testé effectué sur Xbox Series S
- Disponible sur PC, PS5 et Xbox Series X/S (Day One Game Pass PC et Xbox)
- Prix lors du test : 46.99$ CAN / 34.99 €
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
Se battre pour sa survie
The Alters raconte l’histoire de la mission Dolly, une mission sur une planète de la plus haute importance qui doit rapporter une ressource inestimable, le Rapidium. Malheureusement, l’équipage au complet décède avant même d’avoir sauté de leur capsule lors de l’arrivée, sans raison apparente. Tous? Non, il reste encore vous, Jan Dolski. Membre de l’équipage qui correspond un peu à »l’homme à tout faire », vous arrivez à revenir à votre base, cette espèce d’énorme roue qui dispose d’un grand nombre de pièces pratico-pratiques. Mais alors que vous vous croyez à l’abri, on vous communique la pire chose qui soit – le soleil s’approche de votre planète et si vous n’êtes pas en mesure de quitter l’endroit sous peu, vous allez mourir.
Et c’est à ce moment que le stress commence. Vous êtes seul, il faut faire fonctionner la base, vous êtes dans le milieu de nulle part. Que faut-il faire? Comment survivre? Et si la ressource première, la raison derrière votre mission était la solution? Après avoir communiqué avec la Terre, il semble que le Rapidium ait une caractéristique impressionnante, celle de pouvoir créer…des clones?
Par contre, ce n’est pas des clones à proprement parler. Grâce à une technologie qui se trouve sur votre base, vous avez la possibilité de créer une nouvelle ligne du temps à travers les souvenirs que vous avez eu dans votre vie. Par exemple, que se passerait-il si vous aviez décidé de rester à la maison plutôt que de la quitter à un jeune âge? Et si vous aviez accepté l’offre de l’université pour vos études plutôt que l’offre d’emploi d’une multinationale? Ces fameux moments dans notre vie, où on se dit »Et si… » pourrait bien faire de nous une personne très différente de ce que nous sommes aujourd’hui. C’est ce que Jan Dolski aura l’occasion de vivre. Pour le meilleur et pour le pire.
Apprendre à vivre avec soi-même
Pour survivre, Jan Dolski n’aura d’autres choix que de créer…Jan Technicien. Et Jan Scientifique. Peut-être Jan Botanique ou Jan Minier également? Bref, il y a plusieurs choix qui devront être fait sur l’équipage que vous désirez bâtir afin d’en sortir vivant. Et ce qui est franchement agréable, malgré que cela puisse paraître comme négatif, est qu’il est impossible d’avoir tous les alter ego dans une même partie. Ce qui veut donc dire que le jeu a énormément de rejouabilité puisqu’il a plusieurs options concernant les choix à faire mais aussi sur les dialogues.
Alors que Jan Technicien semble être un choix obligatoire comme premier coéquipier, il est possible de faire des choix différents pour les suivants. Dans ma partie, j’ai choisi Jan Scientifique afin de pouvoir m’aider sur le développement de plusieurs ressources qui pourraient grandement aider à mon expédition. Mais avant cela, j’ai dû apprendre à vivre avec Jan Technicien, qui est loin d’être identique à l’original. Il faut donc faire attention à ce qu’on lui dit et comment on lui dit, sinon il pourrait bien être de mauvaise humeur. Et c’est la même chose avec Jan Scientifique. Les deux ne pensent pas du tout de la même façon. Et cela commence à être difficile de plaire à tous. Imaginez comment cela s’est déroulé lorsque j’ai ajouté un quatrième membre à l’équipage…
Oui, les choix qui devront être faits seront parfois difficiles. Il se pourrait même que certains d’entre eux ne survivrent pas à l’aventure. Mais c’est ce qui fait du jeu une expérience vraiment prenante. On se demande constamment ce qui va se produire en fonction de nos décisions ou ce que le jeu a à nous offrir comme événement. Les choix de dialogue font une énorme différence dans le scénario et impacte l’avenir. C’est vraiment bien pensé et le travail réalisé par les rédacteurs du jeu est mis en avant-plan, avec raison.
La gestion peut prendre tellement de sens
The Alters, au-delà du fait que c’est un jeu psychologique à travers l’interaction avec ses multiples soi, est également un jeu de gestion. Il est important de réfléchir au aspects suivants :
- Récolter les multiples ressources qui seront nécessaires pour parvenir à nos fins et sortir de cette planète.
- Utiliser ces ressources de manières efficaces afin d’en tirer le maximum. Ces ressources vont servir au quotidien mais aussi à développer de nouvelles pièces et équipements utiles.
- Au niveau de l’équipement, est-ce que vous développer ce dont vous avez besoin maintenant? Ou bien ce qui pourrait vous être utile plus tard? Il faut y réfléchir.
- Les attentes de chacun. Ils ont des besoins, des envies différentes et il est impossible de combler tout le monde.
- Votre énergie et les tâches de chacun à chaque moment. Vos alter ego se fatiguent et vous aussi. Et savoir les priorités de la journée est vitale pour votre survie.
Rapidement, on constate qu’il y a énormément de choses à penser. Surtout qu’après chaque journée, le soleil se rapproche de plus en plus de nous et le danger devient encore plus grand. Le stress peut facilement prendre le dessus. Mais après une grande respiration, on remarque que la journée est beaucoup plus longue que l’on croit et que le temps ne manque pas. Tout comme c’est le cas dans une journée de travail, n’est-ce pas?
Mais il sera tout de même important de connaitre les forces et faiblesses de chacun afin de les mettre à bon escient pour votre mission. De vous assurer qu’ils sont bien nourri, diverti et en santé en tout temps. Qu’ils s’entendent bien malgré leurs différents points de vue. Bref, tel un bon capitaine ainsi qu’un bon membre de famille, de s’assurer que tout le monde va bien en tout temps. Mais on le sait, les familles sont souvent dysfonctionnelles.
De la rejouabilité pour vivre l’expérience complète
Tel que mentionné plus tôt, il est impossible d’avoir l’ensemble des Jans dans une seule partie. En fait, il est impossible de réussir l’ensemble des missions qui nous sont proposées durant notre partie. Et c’est là la beauté du jeu à mon avis. Cela donne une très grande rejouabilité puisque l’on peut choisir le contraire de nos parties précédentes. De plus, si vous avez peur de choisir le même dialogue, la nouvelle joute vous dira quel a été le choix que vous avez fait auparavant. Donc on s’assure que le joueur puisse expérimenter selon son bon vouloir et même si le choix semble mené vers la catastrophe, il est intéressant d’en connaitre le résultat.
Il m’est arrivé de revivre le dialogue que j’ai déjà eu il y a peu et ce n’était clairement pas volontaire. Mais il sera facile de régler le problème à travers une future mise-à-jour. Mon seul réel enjeu présentement est au niveau de la sauvegarde. Celle-ci se fait uniquement à chaque fin de journée, ce qui peut prendre occasionnellement entre 20 à 30 minutes pour une journée complète, voir plus. Quand on doit arrêter soudainement de jouer, c’est contrariant de refaire absolument tout parce qu’il était impossible de se rendre à ce moment de sauvegarde. L’option de pouvoir le faire manuellement serait fortement appréciée.
Verdict de The Alters
The Alters représente exactement ce que j’avais besoin de vivre dans un jeu de science-fiction narratif. L’idée de pouvoir avoir de multiple version de soi-même (qui se souvient du film Multiplicity avec Michael Keaton?), de devoir les gérer dans un contexte apocalyptique tout en comprenant l’état d’urgence est excellente. Le nombre de scénarios possibles, alors qu’une partie normale devrait prendre entre 25 et 30 heures, ajoute énormément de rejouabilité. On sent que les choix que l’on fait, que ce soit au tout début de notre aventure ou non, ont une répercussion sur l’histoire. Et d’avoir le pouvoir de décider si on sème le chaos ou non avec les résultats qui s’ensuivent est génial.
Sans être un suspense, The Alters donne le même sentiment. Et c’est réalisé de main de maître. À mon avis, le jeu en vaut franchement la chandelle.
