Le studio français Sloclap est désormais bien connu sur la scène vidéoludique. Ceci est notamment en lien avec le succès de Sifu, le dernier jeu de l’équipe. Plusieurs joueurs attendaient avec impatience leur prochain projet et ils peuvent dès à présent découvrir REMATCH. Contrairement à son prédécesseur, il s’agit cette fois-ci d’une expérience multijoueur de football (soccer). Un pari étonnant et ambitieux. Excelle-t-il suffisamment pour se faire une place sur le marché ? La réponse dans ce test complet !
Fiche Technique
- Date de sortie : 19 juin 2025
- Style : Action et sport
- Classement ESRB/PEGI : E / PEGI 3
- Développeur : Sloclap
- Éditeur : Sloclap et Kepler Interactive
- Langue d’exploitation : Texte en français
- Test effectué sur PC
- Disponible sur PC, PS5 et Xbox Series X/S
- Prix lors du test : 38,99 $ CAD/ 24,99 €
- Site officiel
- Version numérique envoyée par l’éditeur
La surprise
Le monde du jeu compétitif regorge de titres qui promettent monts et merveilles, mais rares sont ceux qui parviennent réellement à cocher toutes ces cases. C’est pour cela qui plusieurs étaient surpris de l’annonce de Sloclap vis à vis REMATCH. Le studio qui a débuté par Absolver pour ensuite nous proposer Sifu s’éloigne complètement du style de jeu dont nous avions l’habitude. Sans oublier que le défi est de taille ! De nombreux jeux de football ont tenté de déloger les géants du domaine ou au moins de s’en approcher, mais sans succès. Le studio a aussi pris la décision d’éviter l’idée du free-to-play avec une expérience payante dès le départ. Pour ma part, je crois que c’est une bonne décision et vous allez rapidement comprendre pourquoi.

L’esthétique percutante de REMATCH
Dès les premiers instants, REMATCH pose le ton. On sent immédiatement que l’on est devant un jeu qui a été pensé avec soin, non seulement sur le plan mécanique, mais aussi artistique. Le style visuel se situe à mi-chemin entre le cell-shading minimaliste et l’expressionnisme urbain, avec des couleurs désaturées ponctuées d’éclats vifs. L’inspiration sur Sifu est tout à fait reconnaissable. On retrouve cette même volonté de donner du poids aux coups, de styliser l’action sans tomber dans la caricature et d’imprégner chaque séquence. Le rendu visuel est propre, lisible, et surtout unique. Le titre de Sloclap n’a pas peur de proposer sa vision et c’est, pour moi, l’une de ses grandes forces. Les développeurs auraient pu proposer une direction artistique réaliste et fade. Ça aurait été un choix plutôt logique si on compare les autres expériences disponibles sur le marché. Pourtant ce n’est pas le cas. Chaque arène possède une aura propre.

Accessible, mais pas facile pour autant
L’un des éléments lorsque l’on fait un jeu de football est son accessibilité. Étant l’un des sports les plus joués dans le monde entier, il est essentiel de permettre à de nombreux joueurs de pouvoir vivre l’expérience. Clairement pensé pour être rapidement assimilé, REMATCH s’appuie sur une philosophie d’équilibre. Vous pouvez lancer une partie en quelques minutes, comprendre les commandes de base très vite, mais il vous faudra des heures pour réellement performer. La dernière fois que j’ai ressenti cette sensation, c’était dans les débuts de Rocket League.

La boucle de jouabilité est nerveuse, rapide, presque hypnotique. Les affrontements sont intenses et on enchaîne les matchs sans s’en rendre compte. Dans une quête constante d’amélioration, je me suis rendu compte que perdre n’était pas une finalité. Ce rythme soutenu, couplé à la lisibilité des contrôles, permet aux nouveaux joueurs de ne pas se sentir perdus. Cela permet également d’offrir aux vétérans des opportunités d’optimisation. Jusqu’à maintenant, je trouve l’équilibrage plutôt solide. Les développeurs ont déjà apporté des correctifs et continueront de le faire dans les prochains mois.

Les ambitions de REMATCH
Le studio ne se cache pas, REMATCH est leur première production multijoueur à grande échelle. De ce fait, l’équipe de Sloclap n’est pas nécessairement à l’aise avec tous les défis que cela apporte. C’est l’une des raisons pour lesquelles le titre ne déborde pas de modes de jeu. Cependant, ceux qu’il propose sont efficaces. Le mode classé est disponible dès le jour 1, ce qui est en soi un exploit quand on connaît les retards et lancements chaotiques de tant de jeux du genre. On retrouve des parties rapidement, sans attente interminable. Les classements se construisent de façon fluide, avec une progression qui ne semble ni trop rapide, ni injustement lente.

Ce qui m’a pour le moment déçu dans le contenu de REMATCH est la passe saisonnière. Celle-ci permet de déverrouiller du contenu supplémentaire pour personnaliser son personnage ou encore son stade. C’est l’une des manières aussi pour le studio d’inclure des microtransactions qui n’influencent pas le déroulement d’une partie. Malheureusement, elle est d’une grande pauvreté en l’état. Peu de récompenses marquantes, peu d’éléments cosmétiques réellement distinctifs. Elle ressemble plus à une formalité qu’à une vraie carotte pour fidéliser les joueurs. Même la boutique semble un peu vide jusqu’à maintenant. Je tiens à rappeler qu’il s’agit de la saison 0. Il est clair que les développeurs souhaitent se concentrer sur l’expérience en jeu plutôt que sur la personnalisation pour le moment.

Des accrocs techniques qui viennent freiner l’élan
Dans l’ensemble, le lancement de REMATCH s’est plutôt bien passé. Les différentes phases bêta semblent avoir permis au studio de se faire la main sur ce genre d’expérience. Parmi les problèmes les plus récurrents, on y retrouve les rollbacks. Ce qui peut briser totalement le rythme et créer une frustration légitime. De la latence est également présente, bien que pas omniprésente. Ce sont des défauts qui, dans un jeu compétitif aussi rapide, prennent beaucoup de place dans l’expérience globale. À cela s’ajoutent certains bogues d’animation. Il arrive qu’un coup ne s’affiche pas correctement, qu’un élément visuel manque à l’appel, ou qu’un effet de particule se déclenche avec un léger retard.
Pour ma part, le plus gros défaut jusqu’à maintenant l’absence de cross-play et de cross-progression. Pour le premier, le studio a déjà annoncé qu’il s’agissait d’une priorité et qu’une version du jeu à l’interne était déjà bien avancée pour introduire le tout. J’espère, de mon côté, que ce sera également pour la progression partagée. Pour moi, c’est un élément plus qu’essentiel en 2025. Je ne suis certainement pas le seul à jouer sur plusieurs plateformes et c’est dommage de ne pas pouvoir transmettre notre progression.

Verdict de REMATCH
REMATCH est l’archétype même du jeu qui arrive avec une vision claire, une exécution solide, mais qui trébuche encore sur quelques détails techniques et structurels. Il n’a pas l’ambition de tout réinventer, mais il le fait avec une telle sincérité qu’on ne peut que saluer l’effort. On se retrouve avec une proposition addictive qui peut plaire autant aux néophytes qu’aux experts. Si les développeurs corrigent les problèmes actuels et bonifient l’offre, le jeu pourrait très bien devenir un incontournable de la scène compétitive.