The Outer Worlds 2

Test de The Outer Worlds 2 : le style unique d’Obsidian

Obsidian Entertainment s’impose clairement comme le MVP des Xbox Game Studios ces temps-ci. Après nous avoir offert l’excellent Avowed plus tôt cette année, ainsi qu’un accès anticipé très prometteur pour Grounded 2, voilà qu’un troisième titre arrive déjà en 2025. The Outer Worlds 2 poursuit l’héritage du jeu de 2019, reconnu pour son humour grinçant, ses personnages mémorables et la richesse de son univers de science-fiction. Avec cette suite, le studio cherche à approfondir son monde, raconter de nouvelles histoires uniques et nous faire explorer des régions encore inconnues de son univers. Alors, quel est notre verdict? La réponse juste ici.

Fiche Technique de The Outer Worlds 2

Date de sortie : 29 octobre 2025
Style : RPG
Classement ESRB / PEGI : M17+ / PEGI 18
Développeur : Obsidian Entertainment
Éditeur : Xbox Game Studios
Langue d’exploitation : Voix anglaises, textes et menus en français
Offert sur : Xbox Series X|S, PS5 et PC
Testé sur : ROG Xbox Ally X
Prix lors du test : 89,99 CAD / 79,99 €
Site officiel
Version envoyée par l’éditeur

Un voyage à Arcadia

Après nous avoir fait explorer Halcyon dans le premier opus, The Outer Worlds 2 change complètement de décor et nous transporte cette fois dans le Système stellaire d’Arcadia. On y incarne un agent du Directoire terrien chargé de contrer l’influence des corporations corrompues et des gouvernements autoritaires. Très vite, le chef des opérations spéciales nous confie une mission cruciale : enquêter sur l’étrange lien entre les failles spatiales qui se multiplient et les moteurs de saut, indispensables aux voyages interstellaires. Pour nous aider, le Directoire nous met en relation avec l’agente De Vries, déjà infiltrée sur place. Aux côtés de deux autres agents tout aussi compétents qu’imprévisibles, ainsi qu’un robot au soutien précieux, notre protagoniste est expédié vers Horizon Point pour mener son enquête sur ces phénomènes inquiétants.

La narration s’impose encore comme une véritable force chez Obsidian. La quête principale capte immédiatement l’attention grâce à un prologue percutant qui installe à la fois les enjeux et le ton satirique du jeu. L’aventure s’avère tout sauf linéaire : on explore une série de planètes aux identités bien distinctes, on y croise une foule de personnages hauts en couleur et on dévoile peu à peu les rouages d’un univers sci-fi où l’ultra-capitalisme déraille joyeusement. Les choix narratifs importent, les factions se frictionnent et chaque détour apporte son lot de dilemmes moralement douteux. Le jeu s’amuse à ridiculiser les excès corporatifs tout en montrant comment les habitants tentent de survivre, rêver ou résister dans ce chaos organisé.

The Outer Worlds 2

Quand les discussions s’étirent

Généralement, je ne suis pas le plus grand fan des jeux qui nous bombardent d’arbres de dialogues interminables. The Outer Worlds 2 garde heureusement cela sous contrôle. Les choix offerts se limitent souvent à trois ou quatre options, ce qui rend les échanges plus digestes et mieux rythmés. Certaines discussions s’étirent un peu, surtout quand on tombe sur un PNJ particulièrement bavard, mais l’ensemble reste raisonnable. Ceux qui n’aiment pas passer des heures à jaser peuvent d’ailleurs se concentrer sur les conversations liées à la quête principale et accélérer les autres sans se sentir trop punis.

Il faut tout de même garder en tête que plusieurs répliques clés influencent réellement le cours de l’aventure. Derrière son humour et ses discussions parfois légères, le jeu cache un système de conséquences bien réel. Un commentaire trop direct, une alliance mal réfléchie ou un mensonge trop osé peut transformer durablement les relations avec certaines factions. Il y a donc un juste équilibre à trouver entre aller droit au but et savourer les subtilités de l’écriture, surtout quand ces choix façonnent notre place dans cet univers.

Dans mon cas, j’ai trouvé que la grande majorité des quêtes secondaires proposaient des histoires suffisamment intéressantes pour mériter mon attention. La force de ces détours narratifs vient surtout de l’absurdité très assumée de certaines situations. Par exemple, l’une des premières quêtes s’amorce lorsqu’un pauvre type s’écrase littéralement à nos pieds après avoir décidé de tester la gravité depuis le haut d’une tour. Ce genre de moment grotesque attire immédiatement la curiosité et donne envie de suivre le fil, ne serait-ce que pour comprendre comment un individu peut en arriver là. Plusieurs missions jouent sur ce contraste entre humour noir, critique sociale et surprises totalement imprévisibles. Résultat: difficile de résister à l’envie d’explorer chaque recoin du système, parce qu’on ne sait jamais si la prochaine rencontre mènera à une réflexion mordante… ou à un éclat de rire.

Frapper des murs

Ce que j’ai trouvé plus désagréable, c’est que j’ai souvent frappé des murs pour avancer dans l’aventure de manière assez sec. Par exemple, une plateforme qui s’active seulement lorsqu’on a trois points dans la compétence ingénierie. Ou encore un personnage que l’on doit convaincre de nous accompagné, mais qui nécessite trois points dans persuasion pour avancer. Disons qu’il faut être assez prudent lors de l’attribution de points de talents parce que j’ai dû tourner en rond beaucoup pour trouver des alternatives.

En plus, c’est un peu contre-intuitif. The Outer Worlds 2 est un RPG très développé au niveau de la personnalisation de son personnage. Outre les compétences, il y a une multitude d’avantages à choisir chaque fois qu’on gagne un niveau. Il faut choisir parmis une liste d’antécédents de notre personnage, des traits et éventuellement on débloque même des défauts. Ces derniers arrivent avec des avantages et des désavantages à la jouabilité. Certains ont d’ailleurs un impact important si bien que le jeu nous averti que certains sont mieux d’être activés à notre deuxième partie. Bref, tout ses choix, mais frapper si souvent des barrières artificielles parce qu’on ne s’est pas spécialisé comme le jeu voulait s’est avéré frustrant.

The Outer Worlds 2

Une jouabilité retravaillée

La jouabilité de The Outer Worlds 2 reprend la formule du premier opus tout en la peaufinant légèrement. Le rythme des affrontements profite d’une mobilité améliorée, grâce notamment au double-saut et aux glissades, ce qui donne un sentiment d’action plus fluide et nerveux. J’ai particulièrement apprécié le fait que les missions puissent être abordées de différentes façons : furtivité, persuasion ou tout simplement un bon vieux tir bien placé. Malgré ce que je mentionnais précédemment au sujet des dialogues, Obsidian a renforcé l’importance de la construction du personnage. Chaque build offre un style de jeu vraiment distinct, ce qui encourage à expérimenter et à rejouer avec des approches moins conventionnelles. L’ajout d’une vue à la troisième personne élargit aussi l’expérience pour ceux qui préfèrent voir leur avatar en action, un point qui, je le sais, comptait pour plusieurs joueurs.

Les compagnons jouent un rôle crucial et leurs réactions à nos choix apportent une véritable impression de réactivité. L’équipe qui nous accompagne ne sert pas uniquement de renfort au combat : elle façonne notre aventure par ses interventions, ses conflits internes et ses prises de position parfois surprenantes. Chaque planète visitée possède une identité forte, tant visuelle que mécanique, ce qui dynamise l’exploration et empêche la progression de devenir répétitive. On sent qu’Obsidian a voulu nous inciter à explorer chaque recoin, autant pour dénicher de l’équipement plus intéressant que pour découvrir des opportunités narratives inattendues.

Cela dit, cette suite ne révolutionne pas totalement son ADN. À mon avis, ce n’est pas un reproche. Les développeurs ont préféré rester prudents et ne pas bouleverser une formule qui fonctionnait déjà, tout en l’améliorant sur presque tous les aspects. Les combats demeurent efficaces sans atteindre la profondeur d’un FPS pur et dur, et certaines zones, bien que plus vastes, ne réinventent pas complètement l’exploration planétaire. Disons simplement que l’ambition d’Obsidian se manifeste davantage dans les détails, offrant une expérience solide, engageante et parfaitement cohérente avec ce que j’espérais de cette suite.

Des ennemis plus intelligents

Côté ennemis, l’intelligence artificielle montre une belle amélioration par rapport au premier opus. Les adversaires ne foncent plus simplement en ligne droite vers le joueur : ils utilisent davantage la couverture, tentent de contourner notre position et coordonnent parfois leurs attaques selon le type d’unité. Cela donne des affrontements plus dynamiques, surtout lorsque différentes factions ou créatures se mêlent au combat. Ce n’est pas du niveau des meilleurs jeux d’action du marché et quelques comportements un peu étranges subsistent ici et là, mais globalement, ces ajustements rendent les gunfights plus vivants et stratégiques, tout en renforçant la variété des situations rencontrées.

Même la radio nous immerge dans le monde

Visuellement, The Outer Worlds 2 continue de miser sur son style sci-fi coloré, avec des planètes éclatantes qui mêlent satire et exotisme. Les environnements affichent davantage de détails que dans le premier, autant dans l’architecture corporatiste que dans la flore extraterrestre. La direction artistique s’assume pleinement et donne une vraie personnalité à chaque lieu visité. Côté performance, le jeu roule de manière très fluide sur ma ROG Xbox Ally X avec un framerate stable même lors de scènes plus chaotiques. Ce n’est pas la claque graphique de l’année, mais l’ensemble garde un équilibre très agréable entre style et lisibilité.

L’ambiance sonore mérite à elle seule un paragraphe complet tant elle soutient le ton du jeu. La musique alterne entre hymnes spatiaux épiques et petites mélodies ironiques qui soulignent parfaitement les excès des corporations locales. J’ai aussi adoré l’idée d’intégrer une radio interne à la colonie. Elle diffuse des pubs ridicules, des bulletins de nouvelles propagandistes et des chansons quétaines parfaitement en phase avec cet univers capitaliste poussé à l’absurde. Mine de rien, cette radio ajoute une immersion géniale, comme si même les ondes tentent de nous vendre quelque chose.

Tout cela se combine pour offrir une atmosphère cohérente, drôle et souvent grinçante. On ressent constamment cette tension entre l’immensité de l’espace et la petitesse des ambitions humaines. Un coucher de soleil magnifique sur une planète oubliée peut soudainement être brisé par un message corporate qui nous rappelle que même l’air qu’on respire est une propriété privée. C’est exactement dans ces contrastes qu’Obsidian excelle encore une fois. Une ambiance réussie, aussi belle qu’ironiquement oppressante, qui m’a donné envie d’explorer chaque centimètre du système d’Arcadia.

The Outer Worlds 2

Verdict sur The Outer Worlds 2

Pour conclure, The Outer Worlds 2 ne réinvente pas sa formule, il l’améliore avec confiance. La satire fonctionne toujours aussi bien, les personnages marquent l’imaginaire et chaque planète explore une nouvelle facette de cet univers sci-fi délicieusement corrompu. Quelques irritants liés à la progression viennent freiner l’élan, mais jamais au point de gâcher l’expérience. Avec son ambiance unique, son écriture mordante et sa jouabilité peaufinée, cette suite confirme qu’Obsidian maîtrise son art. Une aventure spatiale à vivre sans hésiter.

The Outer Worlds 2
Test de The Outer Worlds 2 : le style unique d’Obsidian
Narration brillante et satire efficace
Personnages mémorables et attachants
Jouabilité peaufinée
Liberté d’approche dans les missions
Ambiance sonore immersive et créative
Systèmes de compétences parfois trop rigides
Exploration pas toujours bien récompensée
Graphismes moins impressionnants techniquement
Quelques dialogues encore trop longs
8.5