To the Moon

To the Moon offre une réflexion sur la vie qui fait chaud au cœur

En 2011 est sorti un titre qui m’a fait complètement réévaluer ma perspective de ce que pouvait être un jeu vidéo. Développé par Kan Gao et le studio Freebird Games, To the Moon est encore gravé dans ma mémoire aujourd’hui. En effet, le jeu a touché plusieurs cordes sensibles en offrant une trame narrative mémorable malgré une jouabilité limitée. Or, près de 10 ans plus tard, une réédition sur Switch vient tout juste de voir le jour. J’en ai profité pour m’y replonger et vous faire un récapitulatif complet ainsi qu’une petite réflexion.

ATTENTION CE TEXTE EST TRUFFÉ DE SPOILS/DIVULGÂCHEURS

Une machine qui fait des miracles

To the Moon suit les aventures de Dr Rosalene et Dr Watts qui ont développé une technologie permettant d’entrer dans les souvenirs d’un humain et les modifier. C’est pour cette raison qu’ils rendent visite à un vieil homme mourant du nom de Johnny. Sans donner de détails, il a fait appel à leurs services pour refaire sa vie et aller sur la lune.

To the Moon machine

Alors, les indices sont plutôt minces. Dans sa grande maison se retrouve une dame qui s’occupe de lui et elle est accompagnée de ses deux enfants. Puis, il y a ce joli piano sur lequel les jeunes pratiquent une mélodie envoûtante. Bref, on ne sait pas trop dans quoi on embarque, mais on pique rapidement notre curiosité.

Ensuite, après avoir bien branché la machine sur Johnny, c’est parti pour un voyage en « désordre » chronologique de quelques-uns de ses plus importants souvenirs. Grâce à des mémentos qui représentent des objets d’importances, le duo réussit à faire des liens entre les différentes séquences. C’est aussi ainsi qu’ils tentent d’implémenter à Johnny l’idée d’aller sur la lune.

Un mariage pas facile

Malheureusement, on remarque rapidement que le patient ne l’a pas eu facile avec son mariage. Malgré un amour qui semble sincère, il y a une déconnexion profonde entre lui et sa femme River. D’ailleurs, celle-ci démontre des signes qui s’apparente au spectre de l’autisme tournant même autour de l’Asperger. Or, ceux qui ont suivi les détails de l’aventure de près, ça semble effectivement être un des thèmes de To the Moon. Elle s’isole beaucoup, elle a de la difficulté à s’exprimer et durant une scène elle ne peut pas s’arrêter de faire des lapins en origamis. Bref, devant tout ça, Johnny semble se sentir totalement impuissant.

Mais bon, malgré tout ça, Watts et Rosalene continuent de reculer dans la vie de leur patient jusqu’à ce qu’un blocage les empêche de poursuivre. En effet, il semblerait qu’une partie des souvenirs de Johnny lorsqu’il est jeune garçon sont bloqués et inatteignables. Malgré tout, notre duo pense avoir assez reculé pour implanter l’idée. Qui plus est, ils sentent que la vie de leur patient est sur le point de se finir et ils ne veulent pas se retrouver coincés.

Le temps presse et les tentatives des docteurs s’avèrent infructueuses. Il semblerait que quelque chose de profond empêche Johnny de changer sa destinée. Finalement, un indice inattendu permet à Dr Rosalene de trouver le mémento final et atteindre ses souvenirs cachés très profondément.

Comme la vie est imparfaite

C’est alors que Dr Rosalene nous explique la solution au plus grand mystère de To the Moon. Les Beta Bloquants administrés en fortes doses servent à supprimer des traumatismes afin d’aider les gens à passer par-dessus. Évidemment, c’est le cas dans le jeu seulement. Bref, on apprend donc que la grande tragédie de Johnny fut de perdre son frère jumeau suite à un accident d’auto. Le thème de l’amour est rapidement remplacé par la famille puisqu’en fin de compte c’est ce qui compte le plus. 

To the Moon Dr Rosalene

Dr Rosalene décide que la meilleure solution au problème est de sauver le petit garçon. C’est ce qui permet à Johnny de refaire ses souvenirs avec, cette fois, la présence de son frère Joey. Parce que, après tout, une River ça se remplace, mais pas un frère. Même si Dr Watts n’est pas d’accord avec cette solution et ne croit pas que ça rendra leur client plus heureux, ils procèdent. D’autant plus que sa comparse décide de carrément enlever River des mémoires de Johnny que nous avons parcourus.

Mais juste avant, on découvre que quelques jours avant l’accident, Johnny avait rencontré River une première fois. Durant une journée à la foire, ils se sont assis pour observer les constellations ensemble. Après avoir formé un lapin grâce à la lune et les étoiles, ils se sont juré de se retrouver au même endroit l’année suivante. Et, si par malheur Johnny oubliait ou se perdait, ils allaient se retrouver un jour sur la lune.

To the Moon Cheveaux

Quand les pièces du casse-tête tombent en place

Soudainement, tout tombe en place. Toutes ces années, River essayait de rappeler à Johnny leur première rencontre. Les origamis en lapin, l’ornithorynque toujours présent, l’idée de voyager sur la lune, bref tout y est. Cependant, les bêtas bloquants ont tellement fait du bon boulot qu’il a oublié aussi des événements avant l’accident, dont celui-ci.

Une fois ce lien finalement rétabli, le rêve du patient a finalement pu être implanté. Il a reçu l’appel de la NASA pendant que son frère Joey est devenu un auteur populaire. Et surtout, tous ces souvenirs avec River ont été remplacés par des moments mignons entre frères développant une belle complicité.

Enfin, comme si Dr Rosalene savait ce qu’elle faisait depuis le début une autre astronaute attendait Johnny. Johnny et River s’étaient dit qu’ils allaient se retrouver sur la lune et c’est exactement ce qui est arrivé. Après tout, ils étaient bien faits un pour l’autre et les deux âmes ont trouvé le moyen de se rejoindre.

C’est ainsi que le récit de To the Moon se termine puisque le patient pousse son dernier souffle alors qu’il tient la main de sa bien-aimée. Dans l’épilogue, une scène laisse sous-entendre que les aventures des docteurs vont se poursuivre. On vous invite d’ailleurs à découvrir A Bird Story et Finding Paradise qui continuent justement l’histoire.

Qu’est-ce qu’on retient ?

Parfois, on peut perdre beaucoup de temps à vivre dans le passé jusqu’à en affecter nos proches. C’est vrai au point qu’on peut littéralement passer à côté de notre vie entière en restant triste et malheureux. Mieux vaut vivre nos deuils et se donner le temps de passer à travers plutôt que d’essayer de passer par-dessus trop rapidement. Qui plus est, ce n’est pas parce qu’une personne a de la difficulté à s’adapter socialement qu’elle n’a pas quelque chose d’important à dire. Il faut savoir écouter et reconnaître les signes pour comprendre.

Malheureusement, la machine de Dr Watts et Dr Rosalene n’existe pas. Alors, mieux vaut vivre en paix qu’avec des regrets. Ce n’est pas facile, mais en cette semaine qui vise à combattre la maladie mentale, on vous rappelle de chercher de l’aide si vous ne vous sentez pas bien.

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