Kakekomi

[NYAFF 2018] Critique du film Kakekomi

Kakekomi raconte l’histoire des femmes d’Edo, au 19e siècle, qui s’échappent de leurs maris et amants abusifs en prenant refuge à Tokeiji, un monastère de la ville de Kamakura.

Fiche technique

Kakekomi sera présenté le dimanche 1er juillet 2018 à 12 h 30 au Walter Reade Theater dans le cadre du New York Asian Film Festival. Le réalisateur Harada Masato sera présent durant la projection.

Le film raconte l’histoire de Jogo et Ogin, deux femmes qui se sauvent de leurs maris. Elles se dirigent au temple de Tokeiji afin de devenir des « kakekomi ». Les femmes n’ayant pas le droit de demander le divorce, elle peuvent prendre refuge dans le monastère et prendre le titre de « kakekomi » pour une période de deux ans. Une fois la période terminée, leurs maris seront forcés de leur accorder le divorce.

Un récit historique

Kakekomi débute en 1841 à Edo, pendant une période d’austérité et de censure. Le christianisme, le chant, les couleurs vives et même les sushis sont bannis, de peur que l’occident influence la culture du Japon. Le shogun craint que son empire subisse le même sort que la Chine, qui fut corrompue par les étrangers. C’est donc une période de réprobation où tout comportement différent peut mettre en danger. C’est également l’époque où les derniers chapitres de l’épique Nanso Satomi Hakkenden de Kyokutei Bakin ont vu le jour, malgré la censure du shogunat. Un fait qui revient constamment dans le film.

Jogo et Ogin, sur leur chemin vers Tokeiji, rencontrent Shinjiro, un apprenti médecin, qui fuit Edo afin de devenir écrivain. Leurs destins s’entremêlent bien malgré eux. Les femmes seront admises au monastère et le jeune homme sera attitré comme médecin du temple.

Du Gunhed à Kakekomi

Masato Harada, que je connaissais seulement pour les films cultes Gunhed et Kamikaze Taxi, nous offre avec Kakekomi une pièce historique. Les plans de caméra tirent avantage des somptueux décors. Par contre, le récit s’étire en longueur au point de faire perdre intérêt. Les moments supposément comiques ne m’ont même pas fait sourire. À environ trente minutes de la fin, le long métrage reprend de l’élan et ravive l’intérêt, mais le mal est déjà fait.

Les acteurs livrent tous de bonnes performances. Ça aide à oublier qu’ils ont joué ensemble dans d’autres films avant d’être de nouveau réunis dans Kakekomi. Bien qu’Erika Toda et Hikari Mitsushima prennent beaucoup de place au début du film, Yo Oizumi n’est pas de trop lorsqu’il entre en scène et se met à occuper une portion importante du récit.

Kakekomi aurait gagné à avoir un montage un peu plus serré afin d’en réduire la longueur. Le scénario reste tout de même intéressant si vous êtes fasciné par la période Edo. Je vous recommande de voir le film dans le confort de votre salon, comme ça si c’est trop long vous pouvez le mettre sur pause et aller vous changer les idées.

Kakekomi
[NYAFF 2018] Critique du film Kakekomi
"Kakekomi est une belle pièce historique. Le jeu des acteurs est juste, mais les longueurs s’installent et viennent gâcher le plaisir. "
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