Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp

Test d’Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp — à la guerre comme à la guerre

Au début de l’année, lorsque Nintendo a positionné Fire Emblem Engage comme un retour aux sources se recentrant sur les combats, je suis resté un peu perplexe. Trois mois plus tard, Nintendo publie à nouveau un jeu d’Intelligent Systems, mais cette fois c’est un Remake de WayForward. Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp est une réédition des deux premiers jeux de la série parus 20 ans auparavant. Sur GBA, on pouvait vraiment dire que la jouabilité était l’élément central et c’est exactement ce qu’on retrouve ici. Mais, est-ce que le genre a trop évolué depuis ou est-ce que notre nostalgie de l’époque est totalement justifiée ?

Fiche Technique d’Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp

  • Date de sortie : 21 avril 2023
  • Style : Stratégie
  • Classement ESRB / PEGI : E10+ / 7
  • Développeur :  WayForward (Intelligent Systems originalement)
  • Éditeur :  Nintendo
  • Langue d’exploitation : Sous-titres et voix disponibles en français
  • Exclusivement sur Nintendo Switch
  • Testé sur Nintendo Switch OLED
  • Prix lors du test : 79,99 $ CAD / 44,99 €
  • Site officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

Advance Wars

Le premier jeu est une bonne introduction à l’univers. On retrouve la nation d’Orange Star et ses trois généraux Andy, Sami et Max qui reçoivent les directives de leur chef Nell. Leur territoire se fait envahir par la faction voisine et ils n’ont d’autre choix que de tenter de les repousser. De bataille en bataille, on reprend nos terres et on combat ensuite les trois autres pays de Cosmo Land. Mais tout ça est plutôt étrange parce qu’il ne semble pas vraiment y avoir d’animosité entre les factions. Alors, qui se cache réellement derrière les curieuses attaques qui se produisent dans la région ?

Au niveau du scénario, le jeu reste très en surface et c’est parfait ainsi. L’histoire est légère et il n’y a pas vraiment de grandes surprises. D’autre part, les quelques dialogues avant et après les combats ne s’étirent pas pour rien. Tout ce que je leur reproche, c’est que les personnages ne questionnent pas plus leurs actions. On dirait que c’est juste à la toute fin de l’aventure qu’ils prennent un temps pour réfléchir à ce qu’ils font.

Les premiers pas

En ce qui concerne la jouabilité, j’avoue que j’ai eu besoin d’un peu d’adaptation. Ça faisait longtemps que je n’avais pas joué à un Advance Wars et j’avais encore des habitudes de Fire Emblem. Selon moi, le côté stratégique est vraiment bien exploité grâce à l’excellente variété d’unité. De plus, les généraux ont tous des pouvoirs qui peuvent altérer les combats en leur faveur, mais ça reste temporaire. Ajoutons aussi les terrains qui ne sont jamais pareil d’une mission à l’autre. Certains sont très montagneux, d’autres sont couverts de forêt ou d’eau.

J’ai vite compris qu’il fallait se fier aux recommandations de nos compagnons lorsqu’un niveau était plus difficile que les autres. C’est ce qui a nécessité d’un peu plus d’ajustement parce que miser entièrement sur l’attaque en entourant nos ennemis n’est pas toujours la bonne solution. Parfois, ça peut être payant de rester un peu plus en retrait et se servir des montagnes pour contrôler le champ de bataille.

le côté stratégique est vraiment bien exploité grâce à l’excellente variété d’unité

En plus, ce que j’aime beaucoup, c’est que le jeu ne mise pas sur des éléments de RPG pour essayer de contrecarrer des combats plus difficiles. On ne peut pas gagner de points d’expériences ni améliorer nos unités. Tout est entièrement une question de stratégie et il faut savoir anticiper l’ennemi.

J’ai eu besoin d’environ 23h pour terminer le jeu et il me restait encore un bon nombre de missions extra à faire. C’est une très bonne durée de vie pour seulement 1 des 2 jeux. C’est juste dommage qu’on doive absolument le finir pour plonger dans l’aventure du 2e.

Advance Wars 2: Black Hole Rising

Je n’expliquerai pas l’histoire en détail pour éviter les divulgâcheurs. Disons simplement qu’Advance Wars 2: Black Hole Rising reprend exactement là où la fin du premier jeu nous a laissé. Cette fois, on voit un peu plus le groupe qui travaille dans l’ombre à Cosmo Land et ça ajoute un peu plus de piquant à l’histoire. D’ailleurs, le design de ces généraux ennemis est plutôt cool et ils ont un peu plus de personnalité.

Ce qui m’a un peu dérangé dans la première partie du jeu c’est qu’on nous propose encore une fois de passer à travers les différentes explications de chaque unité. Considérant que le jeu t’impose de finir la première aventure avant de plonger dans la 2e, je ne vois pas pourquoi on nous offre encore ces explications. Ce n’est rien de majeur et on peut facilement les éviter, mais je les aurais enlevées à leur place.

La bonne nouvelle, c’est que la complexité de la jouabilité du 2e assume quand même que vous êtes un vétéran de la série. Les missions du premier Advance Wars suivaient essentiellement le même format. C’est-à-dire que dans la majorité de celles-ci il fallait soit éliminer toutes les unités de l’adversaire ou prendre, contrôle du QG. Bref, c’était assez standard et pas particulièrement inspiré.

Plus complexe

Dans le 2e, c’est une autre paire de manches. En effet, les objectifs de missions sont bien plus diversifiés ce qui rend l’aventure meilleure. Ça devient aussi moins lourd de faire les 2 jeux un à la suite de l’autre. Ainsi, on nous donne des objectifs comme de survivre pendant x nombres de tour, de couper l’alimentation d’une base ennemie, de détruire les gros canons de l’adversaire, etc.

Ces nouvelles mécaniques de jeu nous forcent à repenser comment on va adresser chaque situation de combat sur l’échiquier. Par exemple, c’est parfois nécessaire de laisser une grosse partie de l’infanterie et nos unités de sol se battre au front pendant qu’une plus petite équipe va tenter de subtiliser l’objectif via un autre chemin plus furtif. Dans un autre exemple, je devais déplacer mes navires sur des cases protégées par des rochers afin d’éviter les nombreux missiles des ennemis qui longeaient la côte. Bref, j’ai vraiment été absorbé par la variété du deuxième jeu au point d’y mettre beaucoup d’heures.

les objectifs de missions sont bien plus diversifiés ce qui rend l’aventure meilleure

Parlant d’heures, le 2e est beaucoup plus long que le premier. On parle d’une quarantaine d’heures facilement cette fois. Préparez-vous par contre, après 1-2 heure de combat, il est possible que vous deviez abandonner et recommencer avec une autre stratégie. Je sais que c’est un aspect qui va peut-être décourager certains joueurs.

WayForward livre un bon remake

Somme toute, WayForward livre un très bon remake qui respecte parfaitement les deux jeux originaux. On voit bien tout le travail de remodelage et rehaussement de tous les personnages, unités, textures, environnements et plus. Ce n’est peut-être pas au niveau des jeux de la plus récente génération, mais c’est beau et très coloré. Bref, c’est parfait pour une console Nintendo. Le développeur a même pris le temps de faire quelques jolies scènes de cinématiques dignes d’une bonne série animée japonaise. Malheureusement, il n’y en a pas assez à mon goût même dans le 2e jeu.

Ce que j’aime le plus par contre ce sont les nouvelles animations lorsque nos généraux se servent de leur pouvoir. J’étais toujours satisfait d’utiliser mon super pouvoir pour tourner encore plus le combat à mon avantage. À l’inverse, je grimaçais à l’écran lorsque les adversaires faisaient le leur et mon niveau de stress décuplait.

Parlant des généraux, c’est un autre aspect stratégique que j’ai aimé, mais que j’ai oublié de mentionner. Plusieurs d’entre eux ont des particularités qui ont fait en sorte qu’ils sont vite devenus mes préférés. Par exemple, les unités de Kanbei sont un peu plus fortes que celles des autres généraux. Cependant, leur coût est aussi plus élevé. À l’inverse, Colin a des unités moins puissantes, mais aussi moins coûteuses ce qui nous permet d’envahir rapidement le terrain. Bref, il faut vraiment utiliser les forces de chacun surtout lorsque la mission nous propose d’amener deux généraux au choix.

En ligne

Enfin, Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp vous offre d’affronter les gens de votre liste d’amis en ligne. Cependant, c’est à condition que celui-ci possède aussi une console avec l’accès Nintendo Switch Online ainsi qu’une copie du jeu. Je n’ai pas pu encore essayer cette fonction pour le moment. Si ça vous dit, le mode de créateur de cartes est assez amusant, mais la taille totale possible de la carte est un peu limitée. Nintendo nous permet aussi de partager nos créations avec des amis. Il faut donc retenir qu’il n’y a pas de parties avec des joueurs aléatoires en ligne. Tout se fait à partir de notre liste d’amis.

D’autre part, maximiser notre pointage dans les missions de la campagne est aussi utile pour les parties en ligne. On peut échanger nos points au magasin de Hachi pour des cartes, des musiques ou des généraux. Bref, si vous avez un personnage préféré dans la campagne, ça peut être pertinent de le débloquer au magasin pour l’utiliser contre un adversaire. C’est un peu mince comme fonctionnalités en ligne, mais le jeu en offre amplement juste avec le solo.

Verdict sur Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp

Pour finir, Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp est une excellente compilation pour ramener cette série culte à l’avant-plan. Il y a une génération entière qui n’a pas pu encore la découvrir, alors pourquoi ne pas le faire maintenant sur Switch. La courbe d’apprentissage devrait assurément satisfaire les fans du genre et le 60 à 80h de campagne solo aussi. Moi, j’ai adoré et j’ai déjà plus d’une soixantaine d’heures en seulement quelques semaines. Je trouve que c’est assez différent de Fire Emblem, pour ne pas créer un sentiment de redondance. C’est un excellent retour signé WayForward et j’espère que ce sera le début d’un long partenariat pour d’autres jeux de la série.

Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp
Test d’Advance Wars 1+2: Re-Boot Camp — à la guerre comme à la guerre
La jouabilité est vraiment à l'avant-plan
Les courbes d'apprentissage et de difficulté sont bien équilibrées
Les jeux se complètent vraiment bien
La durée de vie est excellente
Le travail de réédition de WayForward est solide
Pas beaucoup de nouveautés
Le nombre de modes en ligne est limité
La difficulté va peut-être en faire reculer quelques-uns
8.5
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