This Bed We Made

Test de This Bed We Made : fouineuse en herbe

Un hôtel de Montréal dans les années cinquante, une femme de chambre un peu trop curieuse et une convocation au poste de police. Que s’est-il bien passé pour que notre protagoniste Sophie Roy se retrouve dans cette position ? Et que se trame-t-il au 5e étage de l’hôtel Clarington ? C’est la prémisse du premier jeu du studio montréalais Lowbirth Games intitulé This Bed We Made qui nous entraîne dans un suspense truffé de mystères. Saurez-vous découvrir tous les indices pour résoudre l’enquête qui vous attend ?

Fiche Technique de This Bed We Made

  • Date de sortie : 1er novembre 2023
  • Style : Pointer-cliquer
  • Classement ESRB / PEGI : À confirmer
  • Développeur : Lowbirth Games
  • Éditeur : Lowbirth Games
  • Langue d’exploitation : Disponible en français
  • Disponible sur PS5 et PC (sur Xbox Series X|S et PS4 le 13 décembre)
  • Testé sur PC
  • Prix lors du test : 32,50$ CAD / 24,99 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par léditeur

Trouver pour mieux comprendre

Le jeu nous plonge quelque temps avant l’interrogatoire alors que Sophie nettoie la chambre 504. Sur son petit chariot, elle a sa liste de tâche à faire et de services à remplir dans chaque pièce. Évidemment, entre laver le bain, faire le lit, vider les poubelles et ramasser c’est parfois difficile de ne pas fouiner un peu dans les effets personnels des gens. Le jeu vient piquer notre côté fouineur. Comme il s’agit d’un pointer-cliquer, c’est au joueur de comprendre la petite histoire que veut nous raconter les chambres. Qui sait, il y a peut-être même des liens à faire entre les invités.

Pour mieux suivre sa petite enquête, Sophie a une sorte de journal dans lequel elle marque des notes sur les indices qu’elle a trouvé. Elle y garde aussi une liste de personnes d’intérêts comme les clients et les employés de l’hôtel. C’est ce qui va servir de tableau de bord au joueur afin de consolider l’information et suivre les pistes.

La jouabilité tourne autour des quelques casse-têtes à résoudre dont certains requièrent une recherche plus exhaustive comme des messages à décoder ou des coffres à déverrouiller. Rien n’est trop difficile, suffit d’être perspicace et de bien porter attention à chaque découverte. J’ai bien aimé le côté détective de This Bed We Made.

D’ailleurs, selon nos choix de discussions et ce qu’on a fait comme découvertes, on va découvrir plusieurs conclusions possibles. Ce sera à nous de voir si on a trouvé « la bonne » ou si on veut retourner faire de nouveaux choix ou chercher davantage. Heureusement, du moins sur la version Steam, le jeu fait plusieurs sauvegardes séparément, alors c’est facile de revenir à l’endroit voulu. C’est juste dommage qu’on ne puisse pas faire avancer rapidement tous les dialogues.

Montréal des années 50

Un de mes intérêts à découvrir This Bed We Made lorsque j’ai écrit l’aperçut, c’était le contexte. Comme je l’ai mentionné, l’aventure se déroule à Montréal dans les années 50 et plusieurs thèmes liés à l’époque sont explorés. Par exemple, les gens de l’époque ne sont pas encore ouverts sur plusieurs sujets. Les journaux parlent des homosexuels comme étant des déviants sexuels. L’église a encore une présence importante. Les problèmes de santé mentaux sont encore regardés de haut.

Ce sont plusieurs éléments que le jeu met en lumière et qui nous font mieux saisir les agissements de certains personnages. On se sent aussi bien transporté dans l’époque avec les costumes des personnages ainsi que les vêtements qu’on trouve en fouillant les chambres. Même au niveau des petits objets, des factures et autres, on reconnaît le vieux style de l’époque.

En plus, comme montréalais, on peut facilement se situer géographiquement ce qui nous aide encore plus à imaginer l’histoire. L’action se situe au centre-ville sur la rue Drummond où il y a, encore aujourd’hui, plusieurs hôtels dont certains ont même leur vieille façade. Avec, en plus, la belle neige qu’on voit tomber à travers les fenêtres, c’est facile d’être absorbé par le narratif.

Une distribution adaptée

J’écoute de plus en plus d’émissions et de films d’ici et j’aime beaucoup quand les studios prennent le temps d’aller trouver des voix que je reconnais dans leurs jeux. C’est arrivé, plus récemment, avec Journey to the Savage Planet et c’est à nouveau le cas ici. Sophie est doublée par Victoria Diamond que j’ai vu dans Nomades sur Tou.TV autant en français qu’en anglais.

Ensuite, un des deux acolytes possibles de notre personnage est Andrew et il est doublé par Robert Naylor. Il a joué des personnages très importants dans les populaires séries 19-2 et dans District 31. L’autre partenaire est Beth et c’est Zoe Tremblay Bianco qui lui prête sa voix. On a pu la voir dans La Faille et dans Lac-Noir. On les comprend parfaitement autant en anglais qu’en français et ils ont un accent qu’on reconnaît immédiatement. En plus, c’est fait en gardant une belle allocution.

Le fait d’avoir deux partenaires possibles change beaucoup l’histoire et j’ai immédiatement eu envie de retourner dans l’aventure une fois terminée. J’étais curieux de voir les nouvelles discussions et voir si les événements changeaient avec Beth plutôt qu’Andrew.

This Bed We Made Sophie

L’approche indie

This Bed We Made est un jeu d’un petit studio indie, alors c’est sûr qu’il ne faut pas s’attendre à des graphiques exceptionnels ou du mocap. Même que les personnages manquent un peu d’expressions dans leur visage. Or, c’est bien compensé par le doublage et la qualité de l’histoire. Personnellement, je prends ça bien avant un visuel à couper le souffle.

En plus, on peut ajouter à ça le côté immersif que j’ai mentionné dans mon paragraphe sur le contexte. J’aimerais renchérir en ajoutant qu’il y a plusieurs éléments facultatifs qui donnent encore plus vie au monde de This Bed We Made, malgré le visuel limité. Par exemple, on peut parfois entendre des conversations à travers les portes et découvrir les petits secrets des personnages. On se sent encore plus comme une fouineuse.

L’atmosphère sert aussi très bien le jeu. On a toujours l’impression que quelqu’un nous observe et on entend souvent des bruits de fond. J’avais toujours un peu peur que quelqu’un me surprenne à fouiller ou soit caché dans l’une des chambres. Ce n’est pas un jeu d’horreur, mais il y a un bon niveau de suspense. En plus, certaines découvertes sont assez troublantes. Parfois, cela nous amène à anticiper quelque chose, mais le jeu finit par aller dans une direction complètement différente. Le fait que ce ne soit pas prévisible témoigne de la qualité de l’histoire.

Pour le reste, je n’ai pas eu trop de ralentissement ni de bogues importants. Par contre, à un certain moment, il y a eu le modèle d’un personnage inanimé qui est arrivé bizarrement dans l’une des chambres. C’était un peu perturbant, mais ça ne m’a pas empêché de continuer ma partie. Éventuellement, elle est tout simplement disparue.

This Bed We Made Sophie Roy

Verdict sur This Bed We Made

Pour conclure, This Bed We Made est un très beau succès pour un premier jeu. Durant mes 5-7 heures dans l’aventure, j’ai été totalement absorbé par l’histoire et les découvertes que je faisais une après l’autre. La touche locale est bien intégrée au jeu et j’espère que les gens de Lowbirth Games vont continuer de faire grandir l’histoire qu’ils nous ont racontée dans un futur pas trop éloigné.

This Bed We Made
Test de This Bed We Made : fouineuse en herbe
Une bonne narration
Plusieurs fins et différents chemins pour s'y rendre
Des énigmes et des liens à faire pas trop complexes ni trop simples
Une distribution adaptée au contexte
De nombreuses sauvegardes pour reprendre l'histoire au point voulu
Les personnages n'ont pas vraiment d'expressions
Un petit bug technique
Pas possible d'avancer rapidement tous les textes
8
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