Twin Mirror : Puis-je me faire confiance?

Je le fais pour Nick.  Jamais je n’ai voulu retourner dans cette ville.  J’ai quitté il y a deux ans et c’était bien ainsi.  Les gens de Basswood ne m’ont jamais pardonné mon article qui a précipité la fermeture de la mine et poussé plusieurs personnes aux chômages.  Si je reviens aujourd’hui, c’est pour laisser un dernier hommage à mon meilleur ami Nick qui est décédé d’un accident de la route.  Mais est-ce vraiment un accident?

  • Date de sortie : 1er décembre 2020
  • Style : Aventure, Action
  • Classement ESRB / PEGI : ESRB M / PEGI 16
  • Développeur : Dontnod Entertainment
  • Éditeur : Bandai Namco Entertainment
  • Langue d’exploitation : Voix en anglais, sous-titré en français
  • Disponible sur Xbox One, PS4 et PC
  • Testé sur Xbox Series X
  • Prix lors du test : 39,99$ CAD / 29,99 €
  • Site officiel
  • Version numérique envoyée par l’éditeur

Histoire de Twin Mirror

Nous incarnons Sam Higgs, un ancien journaliste d’enquête qui se voit « forcer » de retourner dans sa ville natale où la majorité des habitants le méprise.  Il faut dire que Sam a fait fermer une mine (qui allait fermer de toute façon) à cause d’un de ses articles.  L’enquête avait démontré les pratiques douteuses et le manque de mesure de sécurité dans la mine de Basswood.  Un des mineurs a même perdu l’usage de ses jambes à cause du manque de sécurité.  Les habitants de Basswood n’ont jamais pardonné cela à Sam.

Nous retournons donc dans cette ville pour assister aux funérailles de notre meilleur ami, Nicholas Waldron, qui est décédé dans un accident d’auto.  Lors de notre visite au bar où ont lieu les obsèques, nous buvons pour oublier tout ceci.  Il s’agissait possiblement de la pire décision à prendre.  Le lendemain, au prix avec une gueule de bois abominable, nous tentons de nous habiller pour quitter le motel où nous avons passé la nuit.  Le seul problème est que dans le bain, nous trouvons notre chemise tachée de sang et que nous nous rappelons d’absolument rien de ce qui s’est passé.

Avons-nous commis l’irréparable et est-ce que la mort de Nick était juste un accident ?

Un mélange d’enquêtes et d’énigmes avec un soupçon d’action

Lorsque vous commencez le jeu, celui-ci est très linéaire, mais nous permet tout de même de progresser de la façon que nous voulons.  Nous apprenons la trame de fond au fur et à mesure que nous avançons dans le jeu.  Au moment où nous commençons à bien comprendre Basswood, ses habitants et notre personnage, celui-ci est victime d’un trou noir à cause d’un mélange d’alcool et de médicaments.

Il s’agit d’une façon originale pour que notre personnage n’en sache pas plus que nous.  Il faudra interroger beaucoup de personnes pour tenter de reconstituer les pièces du puzzle (sans pour autant passer pour un meurtrier).  Twin Mirror est très similaire aux autres jeux de Dontnod (Life is Strange, Tell me Why, etc.) et j’avais vraiment peur à un copier-coller puisque les premiers chapitres ne consistent qu’à se promener, trouver certains objets et parler à des gens.

Là où Twin Mirror se démarque, c’est lorsque nous commençons à véritablement enquêter.  J’y reviendrai un peu plus tard.  Dontnod a intégré des petites énigmes ici et là, mais celles-ci sont pour la majorité très facile à résoudre.  Je trouve d’ailleurs qu’il y aurait dû en avoir plus, car malgré leur simplicité, il est toujours plaisant de faire travailler nos neurones un peu.  Ça permet également une pause de dialogues (qui compose la majorité du jeu).

Un point où Twin Mirror tente de se démarquer par rapport à ses prédécesseurs, c’est en intégrant des séquences d’action où il faut comprendre et réagir rapidement.  Heureusement, ces séquences sont rares, car elles sont assez ennuyeuses et n’apportent rien au jeu.

Une enquête intéressante à l’aide de simulation

Ce que j’ai vraiment apprécié dans Twin Mirror, ce sont les séquences d’enquêtes où nous devons trouver le plus d’indices sur une scène en particulier pour reconstituer le fil des évènements.  Une fois les multiples indices trouvés, nous pouvons nous isoler dans notre « palais mental » pour simuler les évènements. 

Par exemple, si nous trouvons une horloge cassée au pied d’un pilier, une table renversée et une déchirure à un banc de cuir, que pouvons-nous en déduire ?  Il est possible de croire qu’une bagarre à eu lieu, que quelqu’un a été projeté sur la table et ensuite sur le pilier ce qui a entraîné la chute de l’horloge.  La déchirure était possiblement déjà là avant les évènements. 

Notre palais mental nous diffuse une simulation au fur et à mesure de nos déductions pour nous montrer si les évènements correspondent ou pas.  Si la scène à la fin de la simulation ne correspond pas à la scène dans la vraie vie, une erreur de déduction a été commise.  Ce concept est réellement très bien implanté et est très intéressant.

Palais mental et double personnalité

Sam dispose d’une double personnalité.  Sa personnalité principale est une personne fonceuse qui analyse absolument tout au risque de brusquer les gens autour de lui.  Sa deuxième personnalité simplement nommée « le double » est plus sociable et empathique.  Nous aurons plusieurs moments où les deux personnalités se parlent et où nous devons décider la manière d’agir.  Il est assez drôle de voir les deux côtés de la médaille d’une situation représentée par les deux personnalités.

Les actions que nous choisirons ont une influence sur notre relation avec les différents personnages et sur les fins possibles du jeu.  En tout temps, nous pouvons consulter un résumé de chaque personnage rencontré et les informations sont mises à jour dès qu’un changement se produit.

Le palais mental ne sert pas uniquement à simuler des évènements, mais aussi à revivre les souvenirs de Sam.  Ces souvenirs que nous pouvons déclencher en trouvant un objet ayant une importance pour Sam et le poussant à se réfugier dans son palais mental permettent d’en apprendre plus sur les évènements avant la fermeture de la mine et le départ de Sam.

C’est d’ailleurs en voyant certains souvenirs que comme Sam, nous comprenons que l’accident de Nick n’était pas un accident.  Les faits ne concordent pas à moins que Nick ait beaucoup changé en deux ans ?

Twin Mirror au niveau technique

Twin Mirror porte bien son nom au niveau technique.  Certains décors sont vraiment très beaux tandis que d’autres semblent manquer de détails et de nuances.  Il en va de même pour les personnages.  Certains visages comportent énormément de détails tandis que d’autres ne démontrent qu’une peau lisse sans trop de détails.  Les expressions faciales des personnages par contre sont très bien rendues et sont très plausibles.

Le doublage (seulement en anglais) est bien fait et on reconnait réellement le style musical de Dontnod dans ce jeu.  Si vous avez joué à leurs jeux précédents, vous comprendrez sans doute ce que je veux dire.

Verdict

Tous les joueurs connaissant Dontnod ne seront pas déstabilisés par ce jeu.  C’est d’ailleurs un reproche qu’on peut lui faire.  Le jeu est très similaire à ce que le développeur nous a habitué malgré l’ajout de certaines nouvelles mécaniques.  Les joueurs appréciant les aventures narratives ainsi que les enquêtes y trouveront leur compte.  L’intrigue est bien amenée et vous aurez hâte de terminer le jeu pour savoir le fin mot de l’histoire ce qui arrivera assez rapidement malheureusement vu la courte durée du jeu.

Twin Mirror : Puis-je me faire confiance?
"Twin Mirror propose une bonne enquête à compléter et des mécaniques intéressantes pour la résoudre telles que le palais mental et notre double personnalité. Il s’agit d’une aventure narrative malheureusement très courte qui vous tiendra en haleine jusqu’à la fin. Il s’agit d’un jeu de la lignée de Life is Strange et Tell me Why, alors si vous avez aimé ces deux jeux, vous aimerez celui-ci."
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