Mission: Impossible - The Final Reckoning

Critique de Mission: Impossible – The Final Reckoning

Tom Cruise est de retour pour un huitième opus de sa mythique franchise avec Mission: Impossible – The Final Reckoning, en salle depuis quelques jours. Suite directe de Dead Reckoning, sorti deux ans plus tôt, ce nouveau chapitre promet de répondre aux nombreuses questions laissées en suspens et d’offrir une conclusion à l’histoire. À la fin du film précédent, l’Entité menaçant de prendre le contrôle du monde était toujours en liberté, et l’emplacement du Sevastopol restait un mystère. Comment Ethan Hunt parviendra-t-il à trouver la serrure correspondant à sa nouvelle clé ? Voici notre critique complète du film.

Fiche Technique de Mission: Impossible – The Final Reckoning

Date de Sortie : 21 mai 2025
Réalisateur : Christopher McQuarrie
Scénario : Christopher McQuarrie et Erik Jendresen
Producteurs : Tom Cruise, Christopher McQuarrie, David Ellison, Jake Myers
Acteurs principaux : Tom Cruise, Hayley Atwell, Ving Rhames, Simon Pegg, Esai Morales, Pom Klementieff, Shea Whigham, Henry Czerny et Angela Bassett
Distribution : Paramount Pictures
Production : Skydance Media, TC Productions, Paramount Pictures
Genre : Action-espionnage
Durée : Environ 2 h 49 min

Le bilan final

Les enjeux n’ont jamais été aussi élevés qu’au début de cette seconde partie. L’Entité a pris le contrôle des infrastructures de la plupart des pays, y compris de leur arsenal nucléaire. Il ne reste plus que quelques grandes puissances mondiales et notre Ethan national pour tenter de l’arrêter. La présidente américaine, interprétée avec brio par Angela Bassett, se trouve dans son bunker militaire avec sa garde rapprochée, cherchant désespérément à mettre fin à la menace. Il semble qu’elle devra compter sur un Ethan qui, il faut l’avouer, n’a pas toujours suivi les ordres.

Le temps presse, et la tension est palpable aux quatre coins du monde. Maintenant qu’Ethan possède la clé cruciforme, une porte de sortie semble s’ouvrir pour découvrir le code source de l’Entité. Encore faut-il retrouver le sous-marin russe qui a coulé quelque part sur la planète. Et tout cela, bien sûr, en gardant un œil sur l’infâme Gabriel, responsable d’une victime majeure dans l’épisode précédent. D’ailleurs, son objectif reste inchangé : prendre le contrôle de l’Entité, et avec ses intentions malveillantes, on sait qu’il n’en fera certainement pas bon usage.

Une fois de plus, on a droit à un scénario bourré d’action, ce qui permet de digérer relativement bien les 169 minutes du film. Mis à part la séquence en avion, qui traîne un peu trop à mon goût, le rythme est parfait et les nombreux changements de décors gardent les spectateurs bien accrochés. J’aurais peut-être aimé que le film prenne un peu plus de risques. Dans ce domaine, je trouve que le dernier James Bond s’en sortait mieux, mais c’est un compromis mineur. Ce n’est pas vraiment un défaut, mais plutôt une impression d’inachevé, comme si la franchise était trop lucrative pour vraiment clore le chapitre avec ce huitième film.

Mission: Impossible - The Final Reckoning

Tom Cruise ne ralentit pas

On a sans doute tous vu les vidéos promotionnelles du film qui mettaient en avant les cascades spectaculaires réalisées par l’acteur principal. Une fois de plus, Tom Cruise repousse les limites avec des scènes impressionnantes, où il se déplace entre les parois et les ailes d’un avion. Le biplan, spécialement conçu pour les acrobaties, sert d’ailleurs parfaitement cette séquence finale. Mais au-delà de la machine, c’est surtout la performance humaine qui impressionne.

Contrairement à l’Airbus de Rogue Nation, relativement stable en vol, ici Tom Cruise doit enchaîner les figures et composer avec une gravité bien plus difficile à maîtriser. Même les scènes plus simples, comme celles où on le voit courir à pleine vitesse à plusieurs reprises dans le film, marquent les esprits. À 62 ans, il est bluffant. J’espère être ne serait-ce qu’à moitié aussi en forme que lui à son âge !

Mais la scène qui m’est restée en tête, même une semaine après avoir vu le film, c’est celle de la plongée d’Ethan. Certes, le contexte du film dramatise sans doute le danger réel auquel l’acteur faisait face, mais ça n’en reste pas moins saisissant. J’ai trouvé que toute la séquence avec le sous-marin et sa remontée était particulièrement bien réalisée. Et quand le film détaille les risques multiples – notamment l’effet de la pression sur le corps – il y a de quoi rendre les claustrophobes nerveux.

Un ajout intéressant à l’équipe

Évidemment, c’est son film avant tout. Il en est la vedette incontestée et occupe la majeure partie du temps à l’écran. Malgré cela, certains acteurs parviennent tout de même à tirer leur épingle du jeu, notamment Pom Klementieff, qui rejoint l’équipe dans cet épisode. Son regard glaçant, presque dénué d’émotion, trahit une soif de vengeance palpable et apporte une véritable intensité au groupe.

Hayley Atwell, Simon Pegg et les autres sont un peu plus en retrait. Non pas qu’ils manquent de justesse, mais ils captent tout simplement moins l’attention.

En ce qui concerne Esai Morales, j’ai été un peu moins convaincu. L’antagoniste principal étant en réalité l’Entité, son personnage peine à s’imposer et reste relégué au second plan. Résultat : il manque d’impact en tant que méchant. J’aurais aimé qu’un acteur de plus grande envergure vienne renforcer le camp adverse et accentuer encore davantage la tension dramatique.

Enfin, mention spéciale à Angela Bassett, remarquable dans le rôle de la présidente des États-Unis. Chaque apparition à l’écran impose instantanément le respect : elle dégage une autorité naturelle et une intensité dramatique qui renforcent le poids de ses décisions. Souvent confrontée à des dilemmes déchirants ou à des situations d’urgence extrême, elle parvient à incarner toute la complexité du pouvoir politique en temps de crise. Grâce à sa prestance et à son jeu nuancé, elle confère une vraie légitimité à son personnage, qui aurait facilement pu se réduire à une figure d’arrière-plan dans un film d’action de cette envergure.

Mission: Impossible - The Final Reckoning

Une suite qui s’écoute presque seul ?

Je suis un peu ambivalent à ce sujet. Le film nous livre tellement d’explications sur ce qui s’est passé auparavant qu’on pourrait presque le regarder sans avoir vu les films précédents. C’est d’ailleurs ce qu’a souligné mon invité, et je dois dire que je suis d’accord. Les éléments clés du film précédent sont détaillés, comme la menace persistante de l’IA, les défis à venir pour Ethan et ce qu’il a accompli jusque-là. Même quand le film nous surprend avec quelques caméos, il prend le temps de nous rappeler d’où ils viennent. C’est un peu étrange, je trouve, de sentir autant le besoin de « tenir la main » du spectateur.

Pourquoi cette ambivalence ? Parce que, d’un côté, je trouve que ces petits clins d’œil sont plutôt brillants, mais mal présentés. Récemment, j’ai critiqué la série Andor, qui, elle, assume que le spectateur comprendra les sous-entendus sans que tout soit physiquement montré ou expliqué. Cette approche rend le tout beaucoup plus captivant, et elle respecte davantage l’intelligence du public. En plus, ce sont des détails qu’on peut rater lors du premier visionnage, mais qui, une fois découverts, surprennent agréablement et incitent à une nouvelle relecture.

Bref, bien que ce soit sur le papier une deuxième partie, ce n’est pas un problème d’amener quelqu’un qui n’a pas vu les films précédents. Cette personne ne se sentira pas perdue et comprendra rapidement tout le contexte.

Mission: Impossible - The Final Reckoning

Verdict sur Mission: Impossible – The Final Reckoning

Pour conclure, Mission: Impossible – The Final Reckoning remplit globalement ses promesses en bouclant l’intrigue amorcée dans Dead Reckoning avec efficacité. Le film enchaîne les séquences d’action spectaculaires, maintient une tension constante et propose quelques moments particulièrement marquants, notamment grâce à l’implication toujours impressionnante de Tom Cruise. La mise en scène reste maîtrisée, et les enjeux, bien qu’ambitieux, sont généralement bien expliqués pour ne pas perdre le spectateur.

Cela dit, malgré ses nombreuses qualités, ce nouvel opus ne parvient pas, à mes yeux, à surpasser Mission: Impossible – Fallout, qui reste mon préféré de la saga. Fallout proposait un équilibre plus percutant entre action, narration et tension dramatique, avec une cohérence et une intensité rarement égalées dans le genre.

The Final Reckoning demeure tout de même un excellent divertissement, accessible aussi bien aux habitués de la franchise qu’à ceux qui la découvriraient avec ce chapitre. Un film solide, qui témoigne du savoir-faire accumulé par l’équipe au fil des années, et qui conclut cette aventure sur une note globalement satisfaisante.

Mission: Impossible - The Final Reckoning
Critique de Mission: Impossible – The Final Reckoning
La réalisation
7.5
Le scénario
6
Le jeu des acteurs
8
Les effets spéciaux
9
Le plaisir durant l'écoute
8
7.7