Test de Wilson’s Heart sur Oculus : un retour aux Thrillers des années 40

Les vrais jeux complets disponibles pour les plateformes de réalité virtuelle se comptent sur les doigts d’une seule main. La majorité d’entre eux peuvent seulement être considérés comme de simples expériences plutôt courtes qui proposent un rapport durée-prix difficilement justifiable. Je pense, entre autres, à Batman Arkham VR ou à PlayStation VR Worlds qui ressemblaient plus à de simples démos techniques d’une heure ou deux. Or, c’est loin d’être le cas du nouveau jeu Wilson’s Heart développé par le studio Twisted Pixel Games et publié par Oculus qui a très bien exploité la plateforme.

Fiche technique

  • Date de sortie : 25 avril 2017 
  • Style : Aventure / Horreur / Réalité Virtuelle
  • Classement ESRB / PEGI : ESRB M 17+ / PEGI 18
  • Développeur : Twisted Pixel Games
  • Éditeur : Oculus Studios
  • Langue d’exploitation : Seulement en anglais
  • Disponible sur PC via Oculus Rift avec Touch Control
  • Testé sur Oculus Rift avec Touch Control
  • Prix lors du test : 45,99 $ CA / 39,99 €
  • Site officiel
  • Version envoyée par l’éditeur

Qui a pris mon cœur ?

Wilson’s Heart est un thriller psychologique se jouant à la première personne qui se déroule dans les années 40 à l’intérieur d’un hôpital qui a connu une sombre transformation. Le joueur incarne Robert Wilson, un patient qui se réveille dans l’hôpital et qui découvre une révélation plutôt choquante. En effet, son cœur a été remplacé par un mystérieux appareil et il n’est pas capable de se remémorer ce qui est arrivé. Accompagné de plusieurs autres patients, vous devrez traverser une multitude de corridors et d’obstacles menaçants tout en détruisant les êtres malveillants qui sont à vos trousses afin de retrouver celui qui a volé votre cœur, mais surtout pour quelle raison il a fait ça ?

Une première expérience VR complète

Je ne passerai pas par quatre chemins, Wilson’s Heart est le meilleur jeu et celui qui vaut le plus la peine d’être acheté en réalité virtuelle hormis peut-être Resident Evil VII (mais celui-ci n’était qu’un port). Même si SuperHot VR et I Expect You to Die furent deux autres excellents jeux, celui-ci est le premier qui offre vraiment une aventure complète dépassant les dix heures.

Tout comme Narcosis dont je parlais la semaine dernière, Wilson’s Heart propose une trame narrative complète que je n’ai pas trouvée mauvaise du tout. Le tout est supporté par plusieurs personnages secondaires qui sont très bien joués lors de plusieurs scènes durant lesquelles nous n’avons pas vraiment de contrôle. On les apprécie quand même puisqu’on a l’impression que les interactions sont réelles. On voit aussi les émotions dans le visage des gens et on ne joue pas un simple personnage muet.

Non, notre protagoniste reflète justement bien l’esprit d’un vieux vétéran de la guerre un peu désillusionné de la vie et on le sent très bien dans sa voix ainsi que dans chacun de ses dialogues. Étrangement, je faisais même des gestuels avec mes mains et ma tête lors de ses scènes même s’il n’y avait aucun impact. C’est dire à quel point la réalité virtuelle de ce jeu est immersive.

Aucune nausée

À l’instar de plusieurs jeux de réalité virtuelle et dans le but de réduire autant que possible la nausée qui en découle, Wilson’s Heart permet à notre protagoniste de se téléporter d’un endroit à l’autre au lieu de nous faire marcher. En regardant autour de nous sur 360 degrés, on peut voir l’ombre en 3D de notre personnage qui s’illumine lorsque vous n’avez pas encore visité l’endroit ou qui devient sombre lorsque vous avez passé par là. C’est un bon indice pour savoir quelle direction prendre et savoir où se rendre par la suite et comme il s’agit principalement d’un jeu narratif, je n’ai pas détesté qu’on me trace le chemin ainsi.

Plusieurs mécaniques de jouabilité

Encore une fois, ce jeu de réalité virtuelle a choisi d’emprunter la voie du pointer-et-cliquer à la sauce 3D grâce à l’Oculus et ses Touch Control. La mécanique principale du jeu est de résoudre des casse-têtes en trouvant des objets et en les combinant pour poursuivre l’aventure. Il y a même certains mouvements un peu plus poussés comme utiliser un extincteur pour éteindre un feu ou ouvrir une porte grâce à un pied-de-biche.

Mais les développeurs sont allés beaucoup plus loin en proposant d’autres éléments de jouabilités comme d’utiliser l’étrange appareil qui remplace le cœur de Wilson pour illuminer certains objets. Ça fait partie d’une des mécaniques pour réussir à éliminer les étranges créatures surnaturelles qui nous poursuivent. Il y a même des batailles contre des Boss à anéantir en lançant ou pointant l’objet et chaque combat m’a pris un certain temps à maîtriser. Malgré la nature un peu répétitive de celles-ci, c’était bien agréable de découvrir le potentiel derrière de tels combats parce qu’il s’agissait de mes premiers vrais « Boss Battle » en réalité virtuelle.

Un Thriller Psychologique

Les développeurs ont choisi le terme « Thriller psychologique » pour décrire Wilson’s Heart, car le jeu essaye plus de jouer avec notre côté mental qu’avec l’horreur au sens propre. Bien sûr, vous allez faire quelques sursauts, mais c’est surtout l’atmosphère inquiétante et le fait qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre qui jouent vraiment avec nos nerfs. Celle-ci est, entre autres, construite grâce aux effets sonores qu’on sent venir de toutes les directions, mais ça vient aussi de la superbe direction artistique.

En effet, lorsqu’on pense aux films d’horreur des années 40, on pense à des films en noir et blanc mettant de l’avant des créatures mythiques comme les loups-garous, Dracula et j’en passe en plus de rituels sataniques. C’est justement des traces de cette époque qu’on retrouve dans le jeu sans oublier le fait que le jeu en entier est en noir et blanc ce qui lui donne un style bien à lui. Franchement, j’ai souvent été en admiration devant le décor, observant la majorité des pièces de haut en bas, et les nombreux détails qu’on retrouve un peu partout dans ce sombre hôpital comme les bandes dessinées que j’ai eu bien du plaisir à lire. C’était d’ailleurs assez spécial de lire une BD dans un jeu comme si elle était sous mes yeux.

Conclusion

Pour conclure, Wilson’s Heart a très bien exploité l’utilisation de la plateforme en créant une expérience qui aurait été absolument impossible à réaliser sans celle-ci. En plus d’être complètement aspiré dans la sombre atmosphère du jeu, je me suis attaché au vieux bougon qui nous sert de protagoniste et aux autres survivants qui nous accompagnent dans cette folle aventure. L’aspect réalité virtuelle a vraiment poussée le côté réaliste des interactions entre les personnages à un autre niveau, car j’avais l’impression qu’ils me parlaient directement dans les yeux. Bref, je crois que Wilson’s Heart va paver la voie à d’autres excellentes expériences à venir sur les plateformes VR et, si vous avez un Oculus, je vous recommande fortement de sauter là-dessus.

Test de Wilson’s Heart sur Oculus : un retour aux Thrillers des années 40
"Wilson’s Heart est probablement le premier jeu qui pave la voie pour que les propriétaires d’Oculus Rift profitent d’expérience plus complète à l'avenir. Grâce à son sombre univers très immersif, ses mécaniques de jouabilité diversifiées et son excellente trame narrative, le tout dernier jeu développé par Twisted Pixel Games ressort du lot."
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Anthony Gravel
Anthony est notre rédacteur chef et il écrit des tests depuis une dizaine d'années. Il a d'abord commencé avec le podcast de l'Épée Légendaire avant de rejoindre Geeks & Com' quelques années plus tard. On peut dire qu'il aime presque tous les styles, mais il a quand même un petit faible supplémentaire pour les jeux narratifs et les JRPG !